Page:Lavalette - L’Agriculture à la Guadeloupe, 1878.djvu/233

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coupe lorsqu’elles ont atteint leur maturity. C’est ce qu’on appelle tabac cle rejelou; ces seco rides feuilles ne sont ni si grandes, ni si fortes, ni si charnues quo ies premieres; feur sue et lent 1 substance n’ont/presque aucune vigueur; ce sont des feuilles, maj& ce n’esl plus du Uibac; cependant on les mete avec les premieres. II y en a meme qui emploient les troisiemes feuilles, s’inquietant peu que leur merchandise soit bonne, pourvu qu’ils en aient en grande quantity. C’est ainsi que les chases se passent, a notre epoque, dans tous les pays du monde.

Ces melanges ont discredits les tabacs des lies, qui avaienfc toujours marche de pair avec lesmeilleurs du Bre.sil, lorsqu’on Iffi faisait avec soin et fid elite. Pour r£us’sir dans la culture du tabac et lui donner la reputation qu’il avait autrefois, il faut le cultiver dans des terrains neufs, defendre absolument le tabac de rejelon, et ordouner que les plantes soieul arrachees, au lieu d’etre coupees* Pour lors, le tabac des ties marchera de pair avec celui du Bresil; il surpassera de beaucoup celui de la Viriiinie et de la Nouvelle-Angleterre.

Le commerce du tabac s’arreta, et on ne cultiva plus cette plante qu’en petite quantite, pour laconsommation de la Guadeloupe, Originaire des Antilles, le tabac (nicofiana tabucum hit folia) s’y com plait et croit sponianSment dans tomes les loealites et dans tous les terrains, mime les plus steriles. Les terres sablonneuses, peu riches en humus, les voisinages des bords de la mer conviennent plus parliculieremeiH a la culture de cette solande.

Partout, a la Guadeloupe proprement dile, le tabac est culliv^ par la population noire et la population blanche peu heureuse. Cette culture meriterait cependant de fixer l’altcntion de tous, car douze pieds de tabaG bien venus torment line carolte de 5 livres, dont la valeur est au moins de 5 fr. Le tabac fourni par le terrain de l’anse Saint-Sauveur de la Capesterre peut, a juste litre, &tre compart a eelui du Macouba^ peut-etre meme lui est-il superieur en quality. J I est certain que les soins doun&s a la plante exercent une grande influence sur sa tjualile.

Void un autre procede: lorsque les plants de tabac sont coupes, on les peqd a des cordes pour les faire secher. Lorsque les feuilles sotit fan^es entierement et tout a fait seches, on attend, pour les mettre en caroMes, que le temps soit decidement a I’humklite, brumeuxoupluYieux, afin que ces feuilles s’imprftgnent d’uue certaine humidite qui doit remplacer la limonade, e’est-a-dire la solution de m^lasse et d’eau donl, Cres-mal a propos, les negfes et les blancs ne manquent jamais d’arroser les feuilles de tabac, avarit de former les carottes. On d&ache les feuilles des tiges; on les depouille de leurs cfiles moyennes, et ies deux ceHes de la feuille 3 ainsi d£coup ^s, sont places a cote les uns des autres dans une piece de toile jusqu’a formation d’un rouleau cle 5 livres au moins, Le reste de l’operation se pra-