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les plateaux de l’Asie. Quoique coloré par le reflet des idées chrétiennes et chevaleresques du moyen âge, il offre une peinture unique des mœurs et des sentiments de la Germanie primitive. Ce poème est une production si importante, que Goethe a cru pouvoir dire qu’il n’était permis à personne de ne pas le connaître.

Et cependant hors de l’Allemagne la grande épopée est peu connue. On en parle fréquemment, mais le nombre de ceux qui l’ont lue est très restreint. Le collège et l’université impriment dans la mémoire de la jeunesse le nom du moindre auteur de vers légers ou grivois ; mais nulle chaire n’a mission de lui parler des traditions épiques des peuples qui ont renouvelé la civilisation européenne. En publiant une traduction nouvelle du Nibelunge-nôt dans un format populaire, notre but a été de contribuer à répandre la connaissance d’une œuvre qui nous touche de plus près que l’Iliade ou l’Énéide, car elle est le produit des facultés poétiques de la race à laquelle nous appartenons.

Notre traduction n’a d’autre mérite que celui de la fidélité la plus scrupuleuse. Nous avons suivi l’original phrase par phrase, mot par mot, sans éviter les négligences, les obscurités, les répétitions qu’il présentait, au risque de manquer presque tou-