Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/118

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leur envoyer, et en combien de jours nos amis si chers arriveront dans le pays. Que je sache quels sont les messagers que tu vas expédier. »

— « Je le ferai, dit le prince. J’y enverrai trente de mes hommes. » Puis il les manda devant lui et leur ordonna de porter son message au pays de Siegfrid. De joie Brunhilt leur donna plusieurs magnifiques vêtements.

Le roi parla : — « Guerriers, vous direz en mon nom que j’invite le fort Siegfrid et ma sœur à se rendre ici. Ajoutez que nul au monde ne m’est plus cher qu’eux.

« Engagez-les à se rendre tous deux ici aux bords du Rhin. Ma femme et moi leur en serons éternellement reconnaissants. Avant le prochain solstice d’été, lui et ses hommes verront ici bien des gens prêts à lui faire grand honneur.

« Portez aussi mon hommage au roi Sigemunt et dites-lui que moi et mes fidèles nous lui sommes toujours dévoués. Dites aussi à ma sœur qu’elle ne laisse point de chevaucher vers ses amis. Jamais fête ne sera plus digne d’elle. »

Brunhilt, Uote et tout ce qu’il y avait de dames envoyèrent leurs salutations à maintes femmes aimables et à maints vaillants guerriers du pays de Siegfrid. Les messagers partirent, emportant les paroles du roi.

Ils étaient équipés pour le voyage et avaient reçu chevaux et vêtements. Ils sortirent du pays et se hâtèrent d’arriver au but de leur course. Le roi les avait fait accompagner par une bonne escorte.

En trois semaines ils parvinrent chevauchant au pays où ils étaient envoyés. Ils trouvèrent le héros en la Marche de Norwége, au Burg de Nibelung. Chevaux et gens étaient fatigués du long chemin.