Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/140

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trerai combien je suis prêt à vous servir. Par moi, sachezle bien, vos ennemis recevront grand dommage. »

— « Tes paroles me réjouissent, » répondit le roi, comme s’il était réellement heureux du secours qu’il lui offrait. L’homme déloyal s’inclina profondément, avec fausseté. Le seigneur Siegfrid ajouta : — « N’ayez point de soucis. »

Maîtres et écuyers se préparèrent pour l’expédition. C’était pour tromper Siegfrid et les siens. Siegfrid ordonna à ceux du Nîderlant de se tenir prêts, et ces guerriers prirent leur équipement de guerre.

Ainsi parla le fort Siegfrid : — « Ô mon père, seigneur Sigemunt, restez ici. Si Dieu nous protège, nous serons bientôt de retour aux bords du Rhin. Vous demeurerez ici en joie auprès du roi. »

On déploya les bannières comme si on allait partir. Il y avait un grand nombre des hommes de Gunther qui ignoraient ce qui était arrivé. Une troupe nombreuse se pressait autour de Siegfrid.

Ils attachèrent sur leurs coursiers casques et cuirasses. Maint fort chevalier du pays se préparait à partir. Hagene de Troneje alla trouver Kriemhilt. Il demanda qu’elle lui donnât son congé, car ils allaient quitter le pays.

— « Quel bonheur pour moi, dit Kriemhilt, que j’aie pu m’attacher un homme qui sache défendre mes bons amis, aussi bien que mon seigneur Siegfrid protège mes parents. Certes, j’en serai fière, dit la reine.

« Sire Hagene, ami qui m’êtes cher, pensez à cela, que je suis prête à vous rendre service et que jamais je ne vous fus hostile. C’est pourquoi, laissez-moi conserver mon époux bien-aimé : il ne doit point porter la peine de ce que j’ai fait à Brunhilt.