Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/143

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qu’il allait venger l’offense reçue par ses amis. Hagene le suivit de si près, qu’il pût examiner son vêtement.

Quand il eut aperçu la marque, il envoya secrètement deux de ses hommes, qui devaient apporter d’autres nouvelles disant que Liudgêr les avait envoyés vers le roi pour annoncer que le pays de Gunther demeurerait en paix.

Avec quels regrets Siegfrid retourna sur ses pas avant d’avoir vengé l’injure de ses amis ! Les hommes de Gunther le détournèrent avec peine de l’expédition. Il alla près du roi, qui se mit à le remercier.

— « Que Dieu vous récompense, seigneur Siegfrid, vous, mon ami, de ce que vous faites si volontiers ce que je vous demande. Je serai toujours disposé à vous rendre service en raison de ce que je vous dois. Je me confie en vous plus qu’en tous mes autres fidèles.

» Maintenant que nous n’avons plus à conduire notre armée, je veux aller chasser l’ours et le sanglier dans le Waskem-wald, ainsi que je l’ai fait bien souvent. » C’était là le conseil de Hagene, l’homme très déloyal.

« On dira à tous mes hôtes que je veux chevaucher de bon matin. Que ceux qui veulent chasser avec moi se tiennent prêts. Que ceux qui veulent rester se divertissent avec les dames : ainsi ils me feront plaisir. »

Le fort Siegfrid parla d’une royale façon : — « S’il vous plaît d’aller chasser, je vous accompagnerai bien volontiers. Mais vous me prêterez un piqueur et quelques chiens courants. Ainsi je chevaucherai parmi les sapins. »

— « Si vous ne vous contentez pas d’un seul piqueur, répondit aussitôt le roi, je vous en prêterai quatre, qui