Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/184

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— « Comment admettre, s’écria aussitôt le roi, que de Bechlâren, il soit venu en ce pays ? » Gunther achevait ces mots quand l’intrépide Hagene vit le bon Ruedigêr.

Lui et ses amis coururent à sa rencontre. Cinq cents chevaliers sautèrent à bas de leurs chevaux. Ceux du Hiunen-lant furent bien reçus ; jamais messagers ne portèrent d’aussi riches vêtements.

Hagene de Troneje parla à haute voix : — « Soyez les très bien venus, guerriers, vous chef de Bechlâren et tous vos hommes. » On reçut les Hiunen rapides, avec grand honneur.

Les plus proches parents du roi s’approchèrent. Ortwîn de Metz dit à Ruedigêr : — « En aucun temps, nous n’avons vu des hôtes qui nous soient aussi agréables ; je puis vous l’affirmer avec sincérité. »

Ils remercièrent avant tout le guerrier de sa salutation. Puis ils se rendirent avec la suite dans la salle où se tenait le roi, avec maint homme vaillant à ses côtés. Le chef se leva de son siège ; il le faisait par grande courtoisie.

Il s’avança avec une véritable affabilité vers le messager ; Gunther et Gêrnôt reçurent avec empressement l’étranger et ses compagnons, ainsi qu’il convenait. Le roi prit Ruedigêr par la main.

Et le conduisit jusqu’au siège où lui-même était assis. Il fit verser aux hôtes — et on le faisait volontiers — d’excellent hydromel et le meilleur vin qu’on pouvait trouver dans tout le pays le long du Rhin.

Gîselher et Gêre étaient venus tous deux. Dancwart et Volkêr apprirent bientôt l’arrivée des étrangers ; ils étaient très satisfaits et ils saluèrent, en présence du roi, ces bons et nobles chevaliers.