Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/196

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-bas, ô reine. Et moi aussi j’agirai de même, quand vous m’en avertirez, afin de ne jamais subir de honte.

« Et maintenant faites préparer vos vêtements pour chevaucher. Jamais les conseils de Ruedigêr ne vous tourneront à mal ; avertissez les vierges que vous voulez emmener. Nous rencontrerons sur la chemin maints guerriers d’élite. »

Elle possédait encore de riches ornements, pour lesquels on joutait du temps de Siegfrid et, au moment de partir, mainte jeune fille pouvait les porter avec honneur. Ah ! que de bonnes selles on prépara alors pour les belles femmes.

Les riches vêtements qu’elles avaient portés jadis, elles les préparèrent tous maintenant pour le voyage ; car on leur disait tant de choses du grand roi ! Elles ouvrirent les coffres qui jusque-là étaient restés bien fermés.

Pendant cinq jours et demi, elles furent très occupées. Elles tirèrent des enveloppes tout ce qui y était enfermé. Kriemhilt commença d’ouvrir son trésor ; elle voulait faire riches tous les hommes de Ruedigêr.

Elle avait encore de l’or du Nibelunge-land, qu’elle avait l’intention de distribuer de sa main aux Hiunen. Cent mulets ne purent suffire à le transporter. Hagene apprit ce qui concernait Kriemhilt.

Il dit : — « Puisque dame Kriemhilt ne me rendra plus jamais sa faveur, il faut du moins que l’or de Siegfrid reste ici. Pourquoi laisserais-je tant de richesses à mes ennemis ? Je sais trop bien ce que Kriemhilt compte faire de ce trésor.

« Si elle l’emporte d’ici, je suis convaincu qu’elle le distribuera pour fomenter de la haine contre moi. Ils