Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/20

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L’hôte royal les pria de cesser ; les chevaux furent emmenés. On apercevait maints forts boucliers, brisés, maintes nobles pierreries répandues sur le gazon, ainsi que les plaques des rondaches brillantes. C’était le résultat des chocs.

Les convives du roi allèrent s’asseoir dans l’ordre prescrit. Beaucoup de nobles mets et aussi du vin délicieux, qu’on servit à profusion, leur firent oublier la fatigue. Aux étrangers et à ceux du pays on ne fit pas peu d’honneur.

En grandes réjouissances ils passèrent le jour. Nombre de gens errants s’y montrèrent, qui ne furent guère oisifs. Ils servaient pour des récompenses les riches seigneurs qu’ils trouvaient là. Le pays entier de Sigemunt fut comblé de louanges.

Le Roi donna au jeune Siegfrid l’investiture des villes et des campagnes, comme il l’avait reçue lui-même. Sa main fut prodigue envers ses frères d’armes. Ils se félicitaient du voyage qui les avait conduits dans ce pays.

La fête se prolongea jusqu’au septième jour. Sigelint la Riche, suivant l’usage antique, distribua de l’or rouge pour l’amour de son fils, car elle voulait lui assurer le dévoûment de tous ses hôtes.

On ne trouvait plus guère de pauvres errants. Le roi et la reine octroyaient chevaux et vêtements, comme s’ils n’avaient plus eu qu’un jour à vivre. Jamais cour de roi ne déploya, je crois, autant de munificence.

La fête se termina par des cérémonies dignes de louanges. Des seigneurs puissants dirent souvent depuis lors qu’ils auraient voulu avoir le jeune chef pour maître. Mais Siegfrid ne le désirait pas, le beau jeune homme.