Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/209

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dissaient parmi tout l'or qu’elle portait. Il y avait là bien des gens qui prétendaient que dame Helche n’avait pu être plus belle. Le frère du roi, Blœdel, se tenait à côté d’eux.

Ruedigêr, le riche margrave, lui dit de l’embrasser, ainsi que le roi Gibeke et Dietrîch, qui étaient présents. La femme d’Etzel baisa ainsi douze des guerriers. Elle favorisa d’un salut les autres chevaliers.

Pendant tout le temps qu’Etzel fut près de Kriemhilt, les jeunes cavaliers firent ce qu’on fait encore maintenant : ils se livrèrent à des joutes brillantes. Ainsi faisaient et les guerriers chrétiens et aussi les païens, suivant leurs coutumes.

De quelle façon chevaleresque les hommes de Dietrîch faisaient voler bien haut au dessus des boucliers, les tronçons des lances brisées par leurs fortes mains ! Le bord de maints boucliers fut percé par les coups des Tiuschen[1].

On entendait au loin le bruit des lances qui se rompaient. Tous les guerriers de la contrée et les hôtes du roi étaient accourus, tous nobles hommes. Enfin le roi puissant partit avec dame Kriemhilt.

Non loin de là s’élevait une tente magnifique. La plaine était couverte de pavillons de feuillage, où l’on devait se reposer après les fatigues du jour. Maintes belles jeunes filles y furent conduites par les chevaliers,

À la suite de la reine, qui s’assit sur un siège garni d’étoffe. Le margrave s’était occupé d’arranger avec soin le siège de Kriemhilt. Le cœur d’Etzel en fut réjoui.

J’ignore ce qu’Etzel dit en ce moment. Dans sa main droite il tenait la blanche main de la reine. Ils étaient

  1. Tiuschen, Deutschen, les burgondes, les hôtes allemands.