Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle se fit connaître par ses dons à ceux qui ne purent la voir. Plus d’un d’entre ceux-ci dit aux étrangers : « Nous croyions que dame Kriemhilt ne possédait plus de richesses et ici elle fait merveille avec ses présents. »

Les noces durèrent dix-sept jours. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’aucun roi en célébra de plus belles, ou du moins nous l’ignorons. Tous ceux qui étaient là portaient des vêtements neufs.

En aucun temps, je crois, elle ne siégea dans le Nîderlant avec tant de guerriers. Et je pense que Siegfrid, quoiqu’il fût riche en biens, ne s’attacha jamais un si grand nombre de nobles hommes qu’on en voyait là devant Etzel.

Jamais roi ne donna, à ses noces, tant de riches manteaux, grands et larges, ni de si bons vêtements que ceux qui furent distribués à profusion, par la volonté de Kriemhilt, à toutes les personnes qui en voulaient.

Ses amis et aussi les étrangers étaient d’humeur si généreuse qu’ils n’épargnèrent point leur bien. Ils étaient disposés à donner ce que chacun désirait. Plus d’un chevalier, par bonté d’âme, se dépouilla de tout, même de ses vêtements.

La reine pensait au temps où elle était près du Rhin avec son époux chéri ; des larmes mouillèrent ses yeux, mais elle les cacha soigneusement, de façon que nul ne put le remarquer. Elle recevait de grands honneurs après avoir subi tant de souffrances.

Quelle que fût la générosité des autres, elle n’était rien auprès de celle de Dietrîch. Il distribua tout ce que le fils de Botelung lui avait donné. La main du bon Ruedigêr fit aussi des merveilles.