Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/220

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reux de voir ici les fils de ma sœur, car je ne puis guère aller les trouver sur le Rhin ! »

Je ne puis vous dire le chemin qu’ils suivirent à travers les terres pour se rendre aux bords du Rhin. Nul n’osa leur enlever leur argent ni leurs vêtements, par crainte de la colère d’Etzel, si grande était la puissance de ce roi plein de gloire.

En douze jours, Werbel et Swemel arrivèrent au Rhin dans le pays de Worms. On annonça au roi et à ses fidèles que des envoyés étrangers approchaient. Gunther se prit à interroger.

Il parla ainsi, le chef du Rhin : — « Qui nous dira d’où viennent ces étrangers qui chevauchent dans notre royaume ? » Personne ne le savait jusqu’à ce que les ayant vus, Hagene de Troneje dit à Gunther :

— « II nous arrive de grandes nouvelles, je puis vous l’affirmer. J’ai vu venir les joueurs de viole d’Etzel. C’est votre sœur qui les a envoyés vers le Rhin. À cause de leur maître, ils seront les bienvenus parmi nous. »

Les étrangers bien armés chevauchaient en ce moment devant le palais. Jamais joueurs d’instrument d’aucun prince ne parurent si magnifiquement vêtus. La suite du roi alla aussitôt les recevoir. On leur assigna des logements et on les engagea à ne point changer de vêtements.

Leurs costumes de voyage étaient si riches et si bien faits, que les envoyés pouvaient se présenter avec honneur devant le roi. Pourtant ils ne voulurent point les porter plus longtemps à cette cour : ils firent demander si quelqu’un les voulait accepter.

On trouva immédiatement des gens disposés à les rece-