Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/251

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pides et mille bons chevaliers avec neuf mille serviteurs. » Ruedigêr avait l’âme joyeuse.

— « Recevoir de pareils hôtes est un bonheur pour moi. Je me félicite d’avoir en ma demeure ces illustres seigneurs, à qui j’ai bien rarement rendu quelque service. Je m’avancerai à leur rencontre avec mes parents et mes hommes. »

Chevaliers et varlets se précipitèrent vers leurs chevaux. Tout ce que leur maître leur commandait leur paraissait bon. C’est pourquoi ils se préparaient d’autant plus volontiers à obliger les étrangers. Dame Gœtelint, assise dans ses appartements, ne savait rien encore.

XXVII. DE LA RÉCEPTION QUE FIT RUEDIGÊR

Le margrave alla trouver les dames, sa femme et sa fille, et leur dit aussitôt l’heureuse nouvelle qu’il avait apprise que les frères de leur reine allaient arriver en sa demeure.

— « Mon épouse bien aimée, dit Ruedigêr, vous recevrez gracieusement les nobles rois avec leur suite, quand ils arriveront dans la cour. Vous saluerez aussi avec affabilité Hagene, l’homme de Gunther.

« Un guerrier l’accompagne, qui se nomme Dancwart, et un autre qui s’appelle Volkêr, doué de grands talents.

Vous et ma fille les embrasserez tous les six et vous les entourerez de prévenances courtoises. » Les femmes le promirent ; elles étaient prêtes à le faire.

Elles cherchèrent dans les coffres les habits magnifiques qu’elles voulaient mettre pour aller à la rencontre de ces seigneurs. Grande hâte fut faite par maintes belles dames.