Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/253

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posé, les chefs partirent de là. Tous les serviteurs se couchèrent sur l’herbe, où ils goûtèrent un bon repos. Je crois que durant leur voyage ils ne s’étaient jamais trouvés si bien.

La noble margrave s’était avancée devant le Burg avec sa fille charmante. Autour d’elle se tenaient des femmes très aimables et maintes jolies vierges. Elles portaient des vêtements magnifiques et beaucoup de joyaux.

Les nobles pierreries de leurs riches costumes jetaient au loin leur éclat ; elles étaient très bien mises. Voici venir les étrangers, qui aussitôt mirent pied à terre. Ah ! quelles façons courtoises déployèrent les Burgondes.

Soixante-trois vierges et maintes autres dames, dont le corps était fait à souhait, s’avancèrent au devant d’eux avec un grand nombre d’hommes vaillants. Que de gracieux saluts furent faits à ces nobles femmes !

La margrave baisa les trois rois et ainsi fit sa fille. Hagene se tenait à côté d’eux. Ruedigêr dit à sa fille d’embrasser le guerrier. Elle le regarda et le trouva si effrayant, qu’elle eût désiré s’en abstenir.

Mais elle dut accomplir ce que son père commandait. Elle changeait de couleur et devenait tour à tour à la fois rouge et pâle. Elle baisa aussi Dancwart, puis le joueur de viole. Cet honneur lui était fait à cause de la force de son bras.

La jeune margrave prit par la main le jeune Gîselher du pays des Burgondes. Ainsi fit sa mère pour Gunther, l’homme hardi. Elles amenèrent les héros avec grande joie.

L’hôte, marchant à côté de Gêrnôt, s’avança vers une très grande salle. Là, tous, dames et chevaliers, s’assirent.