Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

wart le rapide. Ne savez-vous pas que Kriemhilt pleure encore toujours le héros du Nibelungen-lant ? »

— « Elle peut pleurer longtemps, dit alors Hagene, il y a mainte année qu’il est tombé frappé à mort. Elle doit chérir maintenant le roi des Hiunen. Siegfrid ne reviendra plus ; il y a longtemps qu’il est mis en terre. »

— « Laissons là maintenant les blessures de Siegfrid. Aussi longtemps que dame Kriemhilt vivra, de grands malheurs sont à craindre. » Ainsi parla Dietrîch, le seigneur de Vérone. « C’est pourquoi prenez garde à vous, soutien des Nibelungen. »

— « Comment me garderais-je ? dit le noble roi. Etzel nous a expédié des messagers, qu’aurais-je pu demander de plus, afin que nous chevauchions vers son pays. Et ma sœur Kriemhilt m’a aussi envoyé ses invitations. »

— « Je vous donnerai un conseil, dit Hagene : priez le seigneur Dietrîch et ses bons chevaliers de vous mieux expliquer quelles sont les intentions de dame Kriemhilt. »

Ils se mirent à parler entre eux, les trois puissants rois, Gunther, Gêrnôt et le sire Dietrîch : — « Maintenant, dites-nous, noble et bon chevalier de Vérone, comment vous avez connu les dispositions de la reine ? »

Le seigneur de Vérone parla : — « Que vous dirai-je ? J’entends chaque matin la femme d’Etzel pleurer, les sens perdus, et se plaindre au Dieu du ciel de la mort du fort Siegfrid. »

— « Maintenant nous ne pouvons éviter les dangers dont vous nous parlez, dit l’homme hardi ; Volkêr, le joueur de viole et moi nous irons à la cour, et nous verrons bien ce qui peut nous arriver chez les Hiunen, à nous, guerriers agiles. »