Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/264

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voient volontiers. Moi je ne vous salue pas pour l’amitié que vous me portez. Dites-moi, que m’apportes-vous de Worms d’outre-Rhin, pour que vous soyez tellement le bienvenu pour moi ?

— « Que signifient ces paroles ? répondit Hagene ; est-ce que les guerriers doivent maintenant vous apporter des présents ? Je vous savais très riche, si j’ai bien compris ce qu’on m’a dit, et c’est pourquoi je n’ai pas apporté avec moi en ce pays de présents pour vous. »

— « Eh bien, maintenant vous m’en direz davantage. Le Trésor des Nibelungen, qu’en avez-vous fait ? Il m’appartenait, vous le savez très bien. Voilà ce que vous auriez dû m’apporter, ici, au pays d’Etzel. »

— « En vérité, madame Kriemhilt, il y a bien des jours que je n’ai visité le trésor des Nibelungen. Mes maîtres m’ordonnèrent de le couler dans le Rhin, et là il doit rester jusqu’aux derniers jours. »

La reine reprit : — « Je l’avais bien pensé ! Vous ne m’avez rien apporté en ce royaume, de tous ces biens qui étaient à moi et dont je disposais. Et à cause de cela, j’ai eu grande affliction et mainte sombre journée. »

— « Je vous apporte le diable, dit Hagene. Je suis assez chargé de mon bouclier, de ma cotte de mailles, de mon heaume brillant et de mon épée en ma main ; voilà pourquoi je ne vous apporte rien. »

— « Je ne parle pas de la sorte parce que je désire plus d’or. J’en ai tant à donner que je puis me passer de vos dons. Un meurtre et deux vols, commis à mes dépens, voilà ce dont moi, infortunée, je voudrais recevoir satisfaction. »

Alors la reine s’adressa à tous les guerriers : — « On