Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/268

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et tuer ce guerrier très vaillant, ainsi que le joueur de viole. Ils se consultèrent à cet effet.

La reine, voyant la troupe si peu nombreuse, dit aux guerriers d’une humeur irritée : — « Quittez la résolution que vous avez prise. Jamais vous ne pourrez lutter en si petit nombre contre le terrible Hagene.

« Mais quelque vaillant et quelque fort que soit Hagene de Troneje, celui qui est assis près de lui, Volkêr le joueur de viole est encore beaucoup plus fort. C’est un homme terrible. Non, vous ne devez pas attaquer si légèrement ces héros. »

Quand ils entendirent cela, un plus grand nombre d’entre eux, quatre cents s’armèrent. La superbe reine se réjouissait à l’idée du mal qu’elle allait infliger à ses ennemis. Il en résulta maints soucis aux guerriers.

Quand elle vit sa troupe bien armée, la reine parla aux héros rapides : — « Maintenant, attendez encore. Demeurez ici en paix. Je m’avancerai portant la couronne vers mes ennemis.

« Je reprocherai à Hagene de Troneje, l’homme de Gunther, le mal qu’il m’a fait. Je le connais si outrecuidant qu’il ne me le déniera pas. Mais aussi le mal qui lui en arrivera, ne m’affligera guère. »

Le joueur de viole, cet homme prodigieusement brave, voyant la noble reine descendre les degrés pour sortir du palais, s’adressa à son compagnon d’armes :

« Voyez, ami Hagene, comme elle s’avance superbe, celle qui nous a invités traîtreusement en ce pays. Jamais je ne vis avec femme de roi marcher tant d’hommes portant l’épée à la main et armés en guerre.

« Savez-vous, ami Hagene, s’ils ont de la haine contre