Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/279

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aperçut, furieux, il dit à son compagnon : — « Maintenant laissez-moi aller vers ces guerriers, je leur demanderai des nouvelles des fidèles de Kriemhilt. »

— « Non pas, pour l’amour de moi, dit Hagene si tous vous éloignez de ce palais, ces guerriers rapides vous pousseront avec leur épée à une telle extrémité, qu’il me faudra vous secourir, quand ce serait aux dépens de la vie de tous mes parents.

« Si nous sommes alors engagés tous deux dans le combat, deux ou quatre d’entre eux se précipiteront à l’instant vers cette salle et porteront à nos amis endormis de tels coups que nous ne les oublierons jamais. »

Mais Volkêr répondit : — « Faisons du moins en sorte de leur faire connaître que nous les avons vus, afin que les hommes de Kriemhilt ne puissent nier qu’ils ont voulu commettre une déloyauté à notre égard »

Aussitôt Volkêr leur cria : — « Où allez-vous ainsi armés, guerriers rapides ? Allez-vous à la maraude, hommes de Kriemhilt ? En ce cas nous irons à votre aide mon compagnon et moi. »

Personne ne répondit. Il devint furieux. — « Fi ! méchants lâches, dit ce bon héros ; auriez-vous donc voulu nous assassiner pendant notre sommeil ? pareil malheur est rarement arrivé à d’aussi braves guerriers. »

On raconta à la reine que les hommes qu’elle avait envoyés n’avaient rien fait. Elle en fut affligée et avec raison. Alors elle songea à d’autres moyens. Son âme était en proie à la fureur. Elle allait faire périr des héros vaillants et bons.