Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/283

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Kriemhilt était assise avec ses femmes à la fenêtre, à côté d’Etzel : cela plaisait au roi. Elles voulaient voir chevaucher les héros très adroits. Oh ! que de guerriers étrangers passaient devant elles, à cheval dans la cour.

Le maréchal était arrivé avec ses varlets. Dancwart, le très hardi, avait pris avec lui toute la suite de ses maîtres, venue du pays burgonde. On admira les selles que portaient les chevaux des Nibelungen.

Les rois et leurs fidèles étant venus à cheval, Volkêr le fort se mit à leur conseiller de faire un tournoi suivant les us de leur pays. Les guerriers se livrèrent alors à de brillantes passes d’armes.

Ils ne se repentirent pas des conseils du héros. Le choc et le vacarme des lances devinrent très grands. Dans la vaste cour, maints chevaliers se réunirent ; Etzel et Kriemhilt, se mirent aussi à regarder.

Six cents guerriers vinrent au tournoi à l’encontre des étrangers ; c’étaient les hommes de Dietrîch. Ils voulaient se divertir avec les Burgondes ; comme ils l’eussent fait avec plaisir, s’il le leur avait permis !

Ah ! que de bons chevaliers étaient venus avec eux ! On avertit le seigneur Dietrîch, et il défendit aux siens de jouter avec les Burgondes. Il craignait pour eux, et ce lui était un grand souci.

Quand les hommes de Vérone furent partis, voici venir ceux de Bechelâren, les fidèles de Ruedigêr, au nombre de cinq cents, qui couverts de leurs boucliers chevauchent devant la salle. Mais le margrave désirait qu’ils évitassent les passes d’armes.

Il s’avança prudemment vers sa troupe et dit à ses hommes, qu’ils pouvaient bien s’apercevoir que les guer-