Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/295

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fit à travers leurs heaumes ! Maint homme hardi tomba devant lui. L’audacieux Dancwart en acquit beaucoup de gloire.

Des deux côtés ils s’élancèrent sur lui, mais plus d’un s’était avancé trop vite au combat. Il courut devant ses ennemis, comme devant les chiens fuit le sanglier dans la forêt. Pouvait-il se montrer plus brave ?

Il marqua sa route, en la rendant humide du sang qu’il versait. Un seul guerrier a-t-il jamais combattu ses ennemis mieux qu’il ne le fit ? On vit le frère de Hagene se diriger fièrement vers la cour.

Sommeliers et échansons entendant le retentissement des épées, laissèrent tomber de leurs mains le vin et les mets qu’ils apportaient aux convives. Il rencontra devant les degrés maint ennemi vigoureux.

— « Comment donc ! sommeliers, dit le héros fatigué, songez à servir convenablement vos hôtes, apportez de bons mets à ces seigneurs et laissez-moi donner des nouvelles à mes maîtres chéris. »

Parmi ceux qui, confiant en leur force, s’avancèrent devant les marches, il en frappa quelques-uns de si lourds coups d’épée, que tous par crainte remontèrent les degrés. Sa force puissante avait accompli de grands prodiges.

XXXIII. COMMENT LES BURGONDES SE BATTIRENT CONTRE LES HIUNEN

Quand l’audacieux Dancwart pénétra sous la porte, il ordonna à la suite d’Etzel de reculer. Tout son vêtement était couvert de sang ; il portait nue en sa main une épée très acérée.