Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/298

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d’Etzel de profondes et mortelles blessures et en tua beaucoup. Ah ! que de guerriers il mit à mort dans cette salle !

Volkêr, le très agile, se leva de table d’un bond, et son archet résonna fortement en sa main. Le ménestrel de Gunther joua des airs effrayants. Ah ! que d’ennemis il se fit parmi les Hiunen hardis !

Les trois nobles rois se levèrent aussi de table ; ils auraient voulu séparer les combattants, avant que de plus grands malheurs arrivassent. Mais, malgré toute leur bonne volonté, ils ne purent rien empêcher, tant était terrible la colère de Volkêr et de Hagene.

Le seigneur du Rhin, voyant qu’il ne pouvait arrêter le combat, fit lui même maintes larges blessures à travers les cottes de mailles polies de ses ennemis. C’était un héros adroit : il le fit voir d’une effroyable façon.

Le fort Gêrnôt s’élança aussi dans le combat. Avec l’épée tranchante que lui avait donnée Ruedigêr, il mit à mort plus d’un Hiune. Il causa de terribles maux aux guerriers d’Etzel.

Le plus jeune fils de dame Uote se jeta aussi dans la mêlée. Il poussa son glaive magnifique à travers les heaumes des fidèles d’Etzel du Hiunen-lant. La main du valeureux Gîselher accomplit maints prodiges.

Quelques braves qu’ils fussent tous, les rois et leurs hommes, on vit avant tous les autres, Gîselher, ce vaillant héros, se tenir au premier rang en face des ennemis ! Il en renversa plus d’un dans le sang avec une force terrible.

Les hommes d’Etzel se défendirent aussi vigoureusement. On voyait les étrangers parcourir la salle royale, hachant autour d’eux avec leurs épées étincelantes. De