Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/301

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Ce guerrier d’élite se mit à élever une voix si puissante, qu’elle résonnait comme le son d’une corne de bison et que le vaste Burg en retentit. La force de Dietrîch était démesurément grande.

Gunther, entendant crier cet homme dans cette terrible tempête, se mit à écouter et dit : — « La voix de Dietrîch est venue à mon oreille. Je crois que nos guerriers lui auront tué quelqu’un des siens.

« Je le vois sur la table faire signe de la main. Amis et parents du pays burgonde, cessez le combat ; laissez-moi voir et écouter ce que mes hommes ont fait ici à ce guerrier. »

Le roi Gunther priant et commandant, ils arrêtèrent leurs épées au fort de la mêlée. Il se fit un effort plus grand encore pour que personne ne frappât plus. Gunther demanda en hâte au chef de Vérone de quoi il s’agissait.

Et il dit : — « Très noble Dietrîch, qu’est-ce que mes amis vous ont fait ici ? Je suis prêt à en faire amende honorable et à composer avec vous. Quoi qu’on vous ait fait, c’est pour moi une peine très amère. »

Le seigneur Dietrîch parla : — « Il ne m’est rien arrivé. Laissez-moi sortir de la salle et quitter en paix cette rude mêlée avec ma suite. En vérité, je vous en serai toujours obligé. »

Le guerrier Wolfhart s’écria : — « Pourquoi si vite supplier ? Ce ménestrel n’a pas si bien fermé la porte, que nous ne l’ouvrions assez large pour pouvoir en sortir. » — « Taisez-vous donc, dit le seigneur Dietrîch, vous faites le diable ! »

Le roi Gunther répondit : — « Certes je veux vous le