Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/305

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terre devant les degrés de la salle. Les lamentables cris de leurs parents se firent alors entendre.

Plusieurs d’entre eux avaient des blessures si légères, que bien soignés ils eussent pu guérir. Mais par suite de cette chute terrible, ils devaient succomber. Tous leurs amis en gémirent, car c’était pour eux une peine amère.

Le ménestrel Volkêr, ce héros intrépide, prit la parole : — « Maintenant je vois la vérité de ce que l’on m’a dit. Les Hiunen sont des lâches ; ils pleurent comme des femmes. Oh ! bien plutôt ils devraient soigner les blessés.

Un margrave, croyant qu’il parlait ainsi à bonne intention et voyant un de ses parents gisant dans le sang, le prit dans ses bras et voulut l’emporter. Mais le hardi joueur de viole retendit mort d’un coup de pique.

Les autres voyant cela, prirent aussitôt la fuite. Ils se mirent tous à maudire le ménestrel ; mais celui-ci brandit un javelot dur et acéré qu’un des Hiunen avait dirigé contre lui,

Et le lança au loin, au delà de la foule, jusqu’à l’extrémité du burg ; il indiqua ainsi aux hommes d’Etzel un endroit plus éloigné de la salle, où ils devaient s’arrêter. Tous craignaient sa force indomptable.

Plusieurs milliers d’hommes se tenaient devant le palais. Volkêr et Hagene se mirent à parler au roi Etzel et à lui dire toute leur pensée. Ils en eurent depuis des soucis ces bons et vaillants héros.

— « C’est une grande consolation pour les peuples, dit Hagene, de voir les chefs combattre toujours à leur tête. C’est ainsi que fait ici chacun de mes maîtres, qui fendent les casques et font ruisseler le sang le long de leurs épées.