Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur la tête se fut dissipé, Irinc pensa : « Je suis encore vivant et je n’ai point de blessure ; maintenant, j’ai appris à connaître la force de Gîselher. »

Il entendait ses ennemis à ses côtés : s’ils l’avaient su vivant, ils l’eussent achevé complètement. Il apercevait aussi Gîselher tout près de lui. Il réfléchissait aux moyens d’échapper à ses ennemis.

Avec quelle vigueur il bondit hors du sang ! Grâce à sa grande agilité, il s’élança hors de la salle, et rencontrant là Hagene, il lui asséna des coups rapides de son bras puissant.

Hagene se dit : « Il faut que tu sois la proie de la mort. Si le diable ne te protège, tu n’en réchapperas pas. » Pourtant Irinc blessa Hagene à travers la visière de son casque, il porta cette blessure avec Waske qui était une arme excellente.

Quand le sire Hagene eut reçu ce coup, il fit tournoyer effroyablement son épée dans sa main. L’homme-lige d’Hâwart dut céder devant lui. Hagene descendant l’escalier se mit à le poursuivre.

Irinc, le très hardi, leva son bouclier au dessus de sa tête ; mais quand cet escalier eût eu trois fois plus de degrés, Hagene ne lui eût pas laissé porter un seul coup. Oh ! que de rouges étincelles jaillirent de son casque.

Irinc revint sain et sauf vers les siens. Kriemhilt apprit la nouvelle de la blessure qu’il avait faite à Hagene de Troneje, durant le combat : c’est pourquoi la reine se prit à le remercier hautement.

— « Que Dieu te récompense, Irinc, illustre et excellent héros. Tu as consolé mon cœur et raffermi mon courage. Oui, je vois en ce moment l’armure de Hagene rougie de