Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/333

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de héros. Gîselher se tint à l’écart mais non sans regret. Il espérait encore en la vie ; c’est pourquoi il évitait Ruedigêr.

Les hommes du margrave s’élancèrent sur les ennemis et on les voyait suivre leur maître avec le plus grand courage. Ils portaient à la main leurs épées tranchante, qui hachèrent maints heaumes et maints superbes boucliers.

Les guerriers fatigués portèrent cependant à ceux de Bachelâren des coups rapides et terribles, qui les atteignirent jusqu’aux os, à travers les cottes de mailles. Ils accomplirent de prodigieux exploits dans la mêlée.

La vaillante troupe avait pénétré dans la salle. Volkêr et Hagene bondirent à sa rencontre. Sauf au seul chef, ils ne donnaient trêve à personne. Sous les atteintes de leurs bras terribles, le sang découlait à travers les casques.

On entendait dans la salle retentir d’une façon effrayante le choc des épées. Sous les coups, les garnitures des boucliers tombaient brisées, et les riches pierreries s’éparpillaient dans le sang. La bataille était si acharnée que jamais il n’y en aura plus de pareille.

Le prince de Bechelâren marchait de ci et de là, comme un guerrier qui sait faire valoir sa force dans la mêlée. Ce jour-là Ruedigêr prouva bien qu’il était un héros vaillant et digne de louange.

les deux chefs Gêrnôt et Gunther se tenaient fermes, et dans le combat ils donnèrent la mort à plus d’un combattant. Gîselher et Dancwart ne se ménageaient guère, et par eux plus d’un vit arriver sa dernière heure.

Ruedigêr montrait qu’il était très fort, brave et parfaitement armé. Ah ! que de héros il abattit ! Ce que voyant