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XXXVIII. COMMENT TOUS LES HOMMES DU SEIGNEUR DIETRÎCH FURENT TUÉS

On entendait de tous côtés de si grandes lamentations que les tours et le palais retentissaient à ce bruit. Un des hommes de Dietrîch de Vérone l’entendit aussi. Comme il se hâta d’aller porter cette importante nouvelle !

Il parla au chef : — « Écoutez, mon seigneur Dietrîch, de tout le temps que j’ai vécu, certes je n’ai entendu de plus grandes et de plus effroyables plaintes que celles qui viennent de frapper mon oreille. Il me semble que le roi lui-même a succombé dans cette fête !

« Comment, sans cela, seraient-ils tous en si grande affliction ? Le roi ou Kriemhilt, l’un des deux est mort, tué par la haine de ces hôtes hardis. Un grand nombre de guerriers superbes pleurent épouvantablement. »

Le prince de Vérone répondit : — « Mon fidèle très chéri, ne vous hâtez point si fort. Quoi qu’aient pu faire ces guerriers étrangers, ils y ont été poussés par la nécessité. Et laissez-les jouir de cet avantage, que je reste, moi, en paix avec eux. »

Alors le hardi Wolfhart dit : — « Moi j’irai là-bas et j’apprendrai ce qu’ils ont fait, et ensuite mon maître bien aimé je viendrai vous dire ce que j’ai vu et quel peut être le motif de ces plaintes. »

Le seigneur Dietrîch parla : — « Quand on s’attend à rencontrer de l’irritation, alors les questions indiscrètes que l’on fait affligent vite l’âme des guerriers. C’est pourquoi, Wolfhart, je ne veux pas que tu les interroges. »

Il ordonna à Helpfrîch de se rendre au palais et de de-