Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/345

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tomber dans l’affreuse mêlée. Il avait de ses vaillantes mains vengé d’avance sa mort.

Quoiqu’il y eût là, réunis contre leur petite troupe, tant de princes puissants de maints pays divers, si les chrétiens ne s’étaient pas rangés contre eux, ils auraient repoussé tous les païens, grâce à leur courage.

Cependant, Wolfhart allait de çà et de là, abattant sans relâche les hommes de Gunther. Il traversait pour la troisième fois le lieu du combat et maints héros tombaient à terre frappés par son bras.

Le fier Gîselher interpella Wolfhart : — « Malheur ! quel féroce ennemi nous avons rencontré ! Noble et brave chevalier, tournez-vous de ce côté. Je veux vous aider à mettre une fin à tout ceci ; cela ne peut se prolonger davantage. »

Wolfhart se tourna vers Gîselher ; dans le combat chacun d’eux fit à l’autre maintes profondes blessures. Il s’élança vers le jeune roi avec tant de vigueur, que sous ses pieds le sang jaillit jusqu’au dessus de sa tête.

Animé de colère, le fils de la belle Uote reçut Wolfhart, le héros vaillant, avec des coups rapides ; quelque fort que fut ce guerrier, il devait succomber. Jamais roi si jeune ne fut aussi vaillant.

Il atteignit Wolfhart à travers sa bonne cuirasse si rudement, que le sang jaillit jusqu’à terre. Il blessa à mort l’homme-lige de Dietrîch. Nul autre qu’un héros n’aurait pu porter un pareil coup.

Quand le hardi Wolfhart reçut cette blessure, il laissa tomber son bouclier. Puis, des deux mains il souleva une puissante épée très tranchante ; le héros frappa Gîselher à travers son bouclier et sa cotte de mailles.