Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/72

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Un camérier parla : — « Donnez-nous vos épées et vos brillantes cuirasses. » — « Cela ne vous sera pas accordé, dit Hagene de Troneje, nous voulons les porter nous-mêmes. » Alors Siegfrid commença à lui expliquer les us de cette cour :

— « Il est d’usage en ce burg, je dois vous en prévenir, qu’aucun hôte ne porte des armes. Laissez emporter les vôtres. Ce sera bien ainsi. » Hagene, l’homme-lige de Gunther, ne suivit pas volontiers ce conseil.

On fit servir du vin aux héros et on leur offrit toutes les choses convenables. On voyait partout des guerriers rapides, en habillements de prince, se diriger vers la cour. On regardait beaucoup les héros intrépides.

On apprit à Brunhilt que des guerriers étrangers étaient arrivés, en riches costumes et naviguant sur la mer. La vierge belle et bonne commença de s’informer.

— « Dites-moi, dit la reine, quels peuvent être ces guerriers inconnus, de si fière contenance, que je vois là, et pour quels motifs ces héros ont-ils navigué jusqu’ici ? »

Quelqu’un de sa suite parla : — « Ô dame, je puis affirmer que jamais je n’ai vu aucun d’eux. Un seul me parait ressembler à Siegfrid. Il convient de les bien recevoir : tel est mon avis, haute dame.

« Le second de ses compagnons a une noble apparence. S’il en avait le pouvoir, et s’il pouvait les conquérir, il serait digne d’être roi de vastes terres. Il a, parmi les autres, l’air d’un chef.

« Le troisième de ses compagnons parait être très farouche, et pourtant son corps est beau, ô reine puissante : ses regards sont rapides, il les jette sans cesse autour de lui. Son caractère est, je crois, plein de violence.