Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/93

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ajouta l’homme hardi, touchant ce dont le roi vous prie lorsqu’il arrivera aux bords du Rhin. Si vous faites cela, ô dame, il vous en sera toujours obligé.

« Je l’ai entendu exprimer le désir que vous receviez bien ses hôtes puissants et que vous lui accordiez d’aller à leur rencontre devant Worms, sur le sable. Voilà ce que le roi Gunther vous fait savoir avec ferme confiance. »

La vierge digne d’amour parla : — « Je suis toute prête à le faire. Je ne refuserai jamais rien de ce qui pourra lui plaire. Il en sera fait ainsi en toute amitié. » Ses couleurs devinrent plus vives par l’amour qu’elle éprouvait.

Jamais messager d’aucun chef ne fut mieux reçu. Si elle l’eût osé, elle l’eût baisé sans nul regret. Il quitta les femmes d’une autre façon, mais toutefois affectueusement. Les Burgondes firent comme il le leur avait conseillé.

Sindolt, Hûnolt et Rûmolt la bonne épée n’épargnèrent point leurs peines en ce moment. Ils firent dresser les sièges, ce dont ils s’acquittèrent parfaitement. Beaucoup de fidèles du roi travaillèrent là avec eux.

Ortwîn et Gêre, les hommes du puissant roi, envoyèrent alors de tous côtés vers ses amis pour les prévenir que des fêtes allaient avoir lieu pour les noces. Maintes belles vierges se préparaient à y assister.

Le palais et ses murs, tout fut orné pour l’arrivée des hôtes. La salle de Gunther fut regarnie en bois sculpté par des ouvriers étrangers, venus en grand nombre. Cette grande fête se préparait bien joyeusement.

Et voilà que partout chevauchaient par les chemins de la contrée les parents des trois rois, qu’on avait avertis afin qu’ils allassent attendre ceux qui devaient venir. Et hors des bahuts on retirait les riches habits.