Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/94

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La nouvelle se répandit qu’on voyait approcher les amis de Brunhilt, et aussitôt en Burgondie la foule accourut en masses pressées. Ah ! que de vaillants guerriers se trouvaient là des deux côtés.

La belle Kriemhilt parla : — « Ô vous, mes filles, qui voulez m’accompagner à la réception, cherchez dans vos coffres les plus beaux vêtements que vous puissiez trouver ; que ceci soit dit aussi pour les femmes. »

Les guerriers arrivèrent et firent apporter des selles magnifiques, toutes garnies d’or rouge, sur lesquelles les femmes devaient monter pour aller de Worms aux bords du Rhin. Jamais ne se verront plus de si beaux harnais.

Ah ! de quel éclat Tor brillait sur les haquenées ! Et sur les rênes maintes nobles pierres étincelaient. On apporta pour les femmes des selles dorées qu’on posa sur des housses éclatantes. Toutes étaient bien joyeuses.

On amena aussi pour elles de charmants coursiers sanglés de belle et forte soie. Ils portaient sur le poitrail de superbes courroies de la meilleure soie dont on ait jamais ouï parler.

On voyait s’avancer d’abord quatre-vingt-dix femmes portant leurs cheveux en bandeaux. Avec Kriemhilt venaient ensuite les plus belles, qui portaient de splendides vêtements. Puis suivaient, également bien vêtues, maintes gracieuses jeunes filles.

Cinquante-quatre d’entre elles, du pays des Burgondes, étaient les plus belles qui se trouvassent à la cour. Leurs blonds cheveux étaient ornés de galons éblouissants. On avait fait avec zèle ce que Gunther avait désiré.

Elles portaient, pour plaire aux guerriers étrangers, les plus belles étoffes qui se pussent voir et les habits les plus