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riches, qui s’accordaient admirablement avec leurs charmantes couleurs. Il eût été de noire humeur celui à qui l’une d’elles eût pu déplaire.

On voyait beaucoup de robes de zibeline et d’hermine. Plus d’une main et plus d’un bras étaient richement ornés d’anneaux portés au dessus de la soie. Nul ne pourrait vous raconter jusqu’au bout tous ces apprêts.

Sur ces magnifiques vêtements, leur main attacha une ceinture riche, longue et bien brodée pour retenir les nobles plis des étoffes d’Arabie[1]. Le moment des hautes réjouissances approchait pour ces nobles jeunes femmes.

Mainte belle vierge avait la poitrine gracieusement parée de riches fermoirs. Elles auraient seulement pu craindre que les vives couleurs de leur visage ne pussent lutter avec l’éclat de leur vêtement. Nul roi de notre temps ne pourrait réunir une aussi superbe suite.

Quand ces belles femmes eurent revêtu la parure qu’elles devaient porter, une troupe de valeureux guerriers s’avança. Ils étaient armés de boucliers et de lances en bois de frêne.

X. COMMENT BRUNHILT FUT REÇUE À WORMS

De l’autre côté du Rhin, on voyait le roi, suivi de plusieurs chevauchées, s’approcher du rivage ; on menait par la bride les haquenées de maintes jeunes filles. Ceux qui les devaient recevoir étaient tous prêts.

  1. Le texte porte : « Uf edele rôcke ferrans von pfelle ùz Aràbi. » Mot à mot : sur les nobles robes de ferrans d’étoffes d’Arabie. Ces robes de ferrans étaient faites d’un tissu de soie et de laine.