Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/96

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Quand les guerriers de l’Islande et les Nibelungen, les hommes de Siegfrid, arrivèrent sur leurs barques, ils se dirigèrent rapidement — infatigables étaient leurs bras ! — vers l’endroit où se trouvaient les amis du roi, à l’autre bord du fleuve.

Écoutez maintenant le récit comment la reine Uote, la très riche, amena la vierge hors du Burg et chevaucha elle-même. Maints chevaliers et jeunes filles firent connaissance en ce jour-là.

Le margrave Gêre conduisit par la bride le cheval de Kriemhilt, mais seulement jusqu’aux portes du Burg. Au delà Siegfrid, l’homme brave, la servit tendrement. C’était une belle enfant ! Depuis il en fut bien récompensé par la jeune fille.

Ortwîn le hardi chevauchait près de dame Uote. Un grand nombre de chevaliers et de vierges les suivaient. Jamais, il faut l’avouer, on n’avait vu à pareille réception tant de femmes réunies.

Jusqu’à l’arrivée de la barque, de brillants jeux d’armes furent accomplis (il serait mal de l’oublier) par des guerriers fameux devant la belle Kriemhilt. Alors on enleva de la selle maintes femmes richement vêtues.

Le roi et ses illustres hôtes avaient traversé le fleuve. Ah ! devant les femmes, quelles fortes lances volèrent en éclats. On entendait le bruit de maints boucliers violemment entre-choqués. Leurs pointes, richement ornées, résonnaient au loin sous les coups.

Les femmes se tenaient près du rivage. Gunther descendit du vaisseau avec ses hôtes. Il conduisait lui-même Brunhilt par la main. Les vêtements et les splendides pierreries brillaient à l’envi.