Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/137

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Mais à son arrivée dans cette province, à laquelle il venait demander assistance, quelle n’a pas été sa peine en apprenant les discordes à laquelle elle est en proie ! Que s’est-il donc passé, et pourquoi vit-elle sans prince et livrée aux luttes intestines ? Le souverain interroge à ce sujet Frédéric de Telramund, le chevalier vertueux qui répondra sans détour.

Frédéric, promettant à son roi et suzerain un récit véridique, expose ainsi les faits qui se sont écoulés :

Le vieux duc de Brabant, en mourant, a laissé deux enfants : une fille, Elsa, et un jeune prince, héritier de son trône, Godefroid, dont il avait confié l’éducation à son fidèle chevalier Telramund. Quelle n’a pas été un jour la douleur de celui-ci en apprenant que le jeune prince, pendant une promenade qu’il faisait avec sa sœur, avait disparu, sans que l’on puisse retrouver sa trace ! Saisi d’horreur à la pensée d’un crime que seule Elsa avait pu perpétrer, Frédéric s’est hâté de renoncer à la main de la jeune fille, qui lui avait été promise, et de s’unir à Ortrude ; à présent, il demande justice contre l’odieuse coupable, tout en rappelant au roi Henri que c’est lui qui maintenant a les droits directs à l’héritage du Brabant par sa parenté avec le vieux duc, et aussi par Ortrude, son épouse, issue de sang princier.

Tous les assistants, émus par l’accusation du chevalier, essayent de prendre la défense d’Elsa ; le roi lui-même doute de son forfait ; mais Frédéric, acharné, explique les noirs desseins de la jeune fille, disant qu’elle a au cœur un amour secret, auquel elle serait plus libre de s’adonner si elle restait maîtresse souveraine du Brabant à la place de son frère assassiné par elle.

Henri décide alors de faire comparaître l’accusée et d’instruire sans retard son procès. Il invoque l’aide de