Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vivement Madeleine, qui, en habits de fête, rôde autour de la maison, puis David, paré aussi, et propose de procéder au baptême du mode nouveau qui vient de naître de la poétique imagination du jeune chevalier. Il s’en déclare le parrain, désigne Eva comme marraine et David pour témoin ; mais, comme un Apprenti ne saurait être appelé à une telle dignité, il confère de suite à son élève le grade de Compagnon et lui donne, à la grande joie du jeune homme, l’accolade, sous la forme d’un vigoureux soufflet. Puis il offre à son filleul tous ses vœux de réussite, qu’il aurait voulu formuler dans une joyeuse chanson, si son pauvre cœur, un peu meurtri par toutes les luttes qu’il vient de soutenir, lui en avait laissé les moyens.

Eva et Walther unissent leurs voix et leurs vœux pour le prochain succès, qui les comblerait de bonheur. David et Madeleine, tout heureux de voir leurs affaires de cœur en si bon chemin, grâce au grade auquel vient d’être élevé le nouveau Compagnon, se mêlent à l’allégresse générale.

Tandis qu’Eva se rend chez son père afin de l’engager au départ pour la prairie où doit avoir lieu le Concours, et que David ferme les volets de la maison de Sachs, l’orchestre passe à un air joyeux, qui se résout en un rythme de marche, et le rideau se referme rapidement.

Scène v. — Quand il s’ouvre de nouveau, la scène représente la prairie à travers laquelle serpente la Pegnitz ; et on aperçoit dans le lointain la ville de Nuremberg ; le paysage est animé par des tentes sous lesquelles on vend des rafraîchissements, et par un va-et-vient continuel de bateaux qui déposent sur la rive les bourgeois et leurs familles en grande toilette. Sur le côté droit, une estrade, déjà pavoisée de trois côtés avec les bannières des corporations, est dressée et garnie de bancs. Les apprentis des Maîtres Chanteurs, en vêtements de fêtes, remplissent