Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/542

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L’Expiation ; en effet, sous des broussailles, il découvre le corps inerte de Kundry, encore sous l’influence occulte de La Magie. Il réussit à la ranimer, et en s’éveillant, avec un souvenir de La Plainte, de son sommeil hypnotique, bien que désormais sous la douce influence du Graal, elle pousse un grand cri, que continue sinistrement le dessin fantastique du ricanement de Kundry ; un rappel du Baume démontre clairement que nous sommes en présence de la Kundry bienfaisante et repentante. Gurnemanz remarque pourtant un changement dans ses allures, qu’il attribue à la sainteté du jour béni entre tous au Graal, le Vendredi Saint. Tout en vaquant à des occupations qui paraissent lui être habituelles, elle prévient par signe Gurnemanz qu’un étranger s’approche du côté de la forêt. De suite l’orchestre nous apprend quel est cet étranger ; c’est Parsifal, couvert d’une armure noire, visière baissée, et que Gurnemanz ne peut reconnaître. Il le reçoit pourtant avec bienveillance, avec le salut du Graal, et lui apprend qu’en ce jour de Vendredi Saint on ne marche pas en armes sur le domaine sacré. Parsifal alors se dépouille de son armure, et la dispose en une sorte de trophée, devant lequel il s’agenouille pieusement. Alors aussi Gurnemanz et Kundry le reconnaissent, ce qui ramène nécessairement les motifs saints de La Cène, de La Lance, que Gurnemanz revoit avec une fervente émotion, de La Promesse, de L’Appel au Sauveur, du Vendredi Saint, et, au moment où Parsifal achève sa prière, du Graal.

Ici se présente, sous quelques mots du vieux Chevalier, un court dessin mélodique qui se reproduira avec une certaine fréquence, et qu’on peut considérer comme un nouvel aspect de la campagne environnante, une deuxième forme du Désert ;