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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

clache ; alors che viens vous demander de le prendre

— Encore une fois, madame, c’est impossible, les élèves ne changent pas de classe ; si encore votre fils n’était qu’auditeur, on pourrait voir, faire un échange…

— Alors, meucheu, meucheu Canal il est comme cha avec tous chés élèves ; il les appelle chaligauds, tête de porc, et d’autres mots encore plus vilains que nous ne comprenons même pas ; alors le petit, que ch’est un mignon, il rapporte tous chés vilains mots à la maijon, et que le père, que ch’est un homme très dichtingué, qui ne dirait pas une parole plus haut qu’une autre, me disait encore hier choir : Mais, chacré nom de D…, che voudrais bien chavoir quel est le bougre de chaligaud qui lui f… toutes chés cochonneries dans la gueule ! »



Dans l’hiver de 1869 (si ce n’est pas cette année-là, c’en est une autre — peu importe), Rubinstein et Francis Planté donnaient chacun de leur côté, l’un chez Pleyel, l’autre chez Érard, une série de splendides concerts de piano seul, ce qu’on appelle à présent des recitals, selon la mode anglaise.

L’un et l’autre avait ses admirateurs passionnés et exclusifs, ses fanatiques, qui, lorsqu’ils se rencontraient, se livraient