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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

n’a pas voulu le gracier, preuve que c’était sérieux, et enfin, ce qui est sûr, c’est qu’il a été exécuté hier. Tenez, regardez, voilà encore M. Massenet qui lève les bras au ciel ; ils en parlent toujours, ils ne peuvent parler d’autre chose.

— C’est donc ça que depuis plus de deux mois on ne le voyait plus ici !

— Bien sûr, ma chère, il était à Mazas, ou à la Conciergerie…

— Mais comment ça se fait-il, moi qui lis tous les jours le Petit Journal, que je n’aie rien vu ?

— Ça aura été jugé à huis clos…

— C’est peut-être une affaire de mœurs !

— Oh ! C’est impossible, un jeune homme si doux, si bien induqué, si séductif, si complètement comme il faut ; tenez, ma chère, quand il venait tous les matins, l’année dernière, faire répéter à Euphémie son morceau de concours, je disais toujours au papa : Voilà peut-être le seul jeune homme avec lequel je ne laisserais pas la petite seule pendant plus d’une demi-heure ! Qui aurait pu dire qu’il finirait si mal ! Voilà encore M. Massenet qui lève les bras au ciel ! (Cri strident.) Ahhh !!!! »

Et la mère Lizière tombe à la renverse, en proie à une attaque de nerfs.

Elle venait d’apercevoir Octave Clavier traversant allègrement la cour pour recevoir les félicitations de ses Maîtres !…



A côté des parents comiques, il y a les parents héroïques, qu’on ne saurait trop admirer, et qui sont moins rares qu’on ne le croit. Je n’en citerai qu’un, en regrettant de ne pas oser dire son nom.