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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

même degré dans aucun des cours élémentaires assez nombreux que j’avais l’occasion de visiter en ce temps-là.

— « C’est parce qu’elles sont jeunes », me dit-elle en souriant doucement, et je dus me contenter de cette explication.

Le deuxième mois, c’était absolument la même chose, peut-être encore pire.

J’étais très embarrassé ; la dame était âgée, moi j’étais jeune, mais je me souvenais bien que même quand j’étais tout petit on me faisait jouer les notes justes, et non pas celles d’à côté.

Je pris le taureau par les cornes. J’attendis que tout le monde fût parti, mamans et élèves, et j’obligeai la pauvre dame à me raconter par le détail ses procédés d’enseignement, ainsi que ce qu’avaient été ses propres études.

C’est alors que j’appris, parmi beaucoup d’autres choses, qu’elle évitait avant tout d’employer les éditions « faciles et sans octaves », parce que cela blessait horriblement l’amour-propre des parents ; qu’elle faisait toujours travailler à l’élève le morceau désiré par la