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168 De la Potasse.  

dans de l’eau, à y ajouter deux ou trois fois son poids de chaux vive, à filtrer & à évaporer dans des vaisseaux fermés ; la substance saline qu’on obtient est de la potasse presqu’entièrement dépouillée d’acide carbonique.

Dans cet état, elle est non-seulement dissoluble dans l’eau, au moins à partie égale ; mais elle attire encore celle de l’air avec une étonnante avidité : elle fournit en conséquence un moyen de sécher l’air ou les gaz auxquels elle est exposée. Elle est également soluble dans l’esprit-de-vin ou alkool, à la différence de celle qui est saturée d’acide carbonique, qui n’est pas soluble dans ce dissolvant. Cette circonstance a fourni à M. Berthollet un moyen d’avoir de la potasse parfaitement pure.

Il n’y a point de végétaux qui ne donnent plus ou moins de potasse par incinération ; mais on ne l’obtient pas également pure de tous, elle est ordinairement mêlée avec différens sels qu’il est aisé d’en séparer.

On ne peut guère douter que les cendres, autrement dit la terre que laissent les végétaux lorsqu’on les brûle, ne préexistât dans ces végétaux antérieurement à la combustion ; cette terre forme, à ce qu’il paroît, la partie osseuse, la carcasse du végétal. Mais il n’en est pas de même de la potasse ; on n’est encore parvenu à séparer