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viij Discours  

cessive d’idées toutes liées les unes aux autres, dont un observateur attentif peut même jusqu’à un certain point, retrouver le fil & l’enchaînement, & qui constituent l’ensemble de ce que nous savons.

Lorsque nous nous livrons pour la première fois à l’étude d’une science, nous sommes par rapport à cette science, dans un état très-analogue à celui dans lequel sont les enfans, & la marche que nous avons à suivre est précisément celle que suit la nature dans la formation de leurs idées. De même que dans l’enfant l’idée est un effet de la sensation, que c’est la sensation qui fait naître l’idée ; de même aussi pour celui qui commence à se livrer à l’étude des sciences physiques, les idées ne doivent être qu’une conséquence, une suite immédiate d’une expérience ou d’une observation.

Qu’il me soit permis d’ajouter que celui qui entre dans la carrière des sciences, est dans une situation moins avantageuse que l’enfant même qui acquiert ses premières idées ; si l’enfant s’est trompé sur