pas besoin d’aller demander à Karl Marx les moyens de mettre de l’ordre dans notre France. C’en sera fait, pour longtemps, de ce système qui, sans doute, n’est pas exclusivement pratiqué par les Juifs, nous l’avons reconnu cent fois, qui compte parmi ses plus dangereux affiliés beaucoup d’individus d’origine chrétienne, mais qui est manifestement inspiré par l’esprit juif, qui se résume dans ce mot que le peuple comprend très bien : « la Juiverie. »
Mais il ne s’agit pas de tout cela, ce n’est pas ce qu’on vous demande. On vous dit que, quand même vous supprimeriez les « exploiteurs » juifs ou les « écumeurs d’outre-Rhin », il resterait de bons chrétiens et d’excellents Français qui rempliraient leur office. On vous dit que vous n’apportez de solution ni à la question juive, ni à la question sociale. On vous dit que vous n’avez aucune doctrine, que vous êtes un sociologue à qui la sociologie surtout est étrangère, un historien qui ignorez surtout l’histoire. On vous dit que, consciemment, ou inconsciemment, vous faites le jeu d’une catégorie de capitalistes qui s’enrichiraient des dépouilles des Juifs et des « gros financiers judaïsants », comme la noblesse d’autrefois s’enrichissait des dépouilles des traitants que confisquait la monarchie, tandis que le bon peuple continuait à mourir de faim. Voilà ce qu’on vous dit et vous n’y répondrez jamais, et vous ne pouvez y répondre.
Je comprends d’ailleurs très bien cette impuissance de Drumont. C’est un esprit qui manque de culture scientifique ; c’est un passionné, un instinctif, mais ce n’est ni un logicien, ni un dialecticien, ni un philosophe. Il a besoin de voir les choses, d’avoir en sa présence des êtres de chair et d’os, de discuter sur des faits précis. Il faut qu’il travaille sur des documents, et quand ses tiroirs sont vides sa cervelle est vide aussi. Il est incapable de concevoir une idée, d’en saisir la portée, les conséquences et même le contenu. Ce Français de France manque essentiellement des qualités françaises : l’ordre, la clarté, la précision. Quand il commence un article, il ne sait jamais