Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/113

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Tuileries. Signé Napoléon. (Extrait du décret). — La rue fut immédiatement percée, mais les dispositions de ce décret en ce qui concernait l’établissement des façades régulières et la largeur de la rue ne reçurent point leur exécution. En 1815, cette communication qui n’est point reconnue voie publique par l’administration municipale, prit le nom de rue du Carrousel (voyez l’article de la place du Carrousel).

Cassette (rue).

Commence à la rue du Vieux-Colombier, nos 21 et 23 ; finit à la rue de Vaugirard, nos 66 et 68. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 368 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Dès 1546 elle portait le nom de rue de Cassel, qu’elle devait à l’hôtel qui y était situé. La dénomination de Cassette n’est qu’une altération. La largeur de cette voie publique a été fixée à 6 m. 8 déc., par arrêté de l’administration des travaux publics et par une décision ministérielle du 2 thermidor an V, signée Benezech. Les maisons portant les nos 1, 21, 23, 25, 27, 29, 31, 33, 35, 37 et 39 ; 6 et 12, sont alignées. — Conduite d’eau entre les rues Carpentier et Honoré-Chevalier. — Éclairage au gaz (compe Française).

Les propriétés portant aujourd’hui les nos 18, 20, 22 et 24 représentent l’emplacement occupé avant 1790 par le couvent des Filles-du-Saint-Sacrement, dont nous traçons ici l’origine. Les religieuses connues sous le nom de Bénédictines de la Conception de Notre-Dame de Rambervilliers, quittèrent leur pays dévasté par les gens de guerre. En 1643, elle se retirèrent à Saint-Maur, près Paris. En 1650, elles habitaient une maison de la rue du Bac, qu’elles quittèrent pour aller dans la rue Férou. Les lettres-patentes qui confirmaient leur établissement sont du mois de mai 1653. Le 12 mars 1654, la croix fut posée dans la chapelle de ce couvent, dont la reine Anne d’Autriche s’était déclarée protectrice. Cette reine tenant un cierge à la main vint expier solennellement les outrages faits au Saint-Sacrement pendant la guerre civile. Une de ces religieuses devait répéter chaque jour la même expiation. Elle venait, la corde au cou, portant à la main une torche allumée, se mettre à genoux devant un poteau dressé au milieu du chœur et faisait amende honorable à Dieu des outrages commis contre le Saint-Sacrement. Leur maison de la rue Férou se trouvant trop petite, ces religieuses la quittèrent pour aller en occuper une plus vaste et plus commode dans la rue Cassette. Cette communauté fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, la plus grande partie de cette maison religieuse fut vendue le 27 prairial an IV.

Cassini (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Jacques, nos 20 et 22 ; finit à la rue d’Enfer, no  85. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 207 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Jusqu’en 1790 on l’appelait rue des Deux-Anges ou Maillet.

« Moniteur du 27 juin 1790. — Il y a longtemps que l’on a remarqué que les noms des grands hommes donnés aux rues de Paris, seraient un monument de notre gloire et un objet d’émulation. On a profité des nouvelles rues qui avoisinent le théâtre Français et le théâtre Italien, pour rendre ce tribut à nos auteurs dramatiques, mais on n’a rien fait dans ce genre en l’honneur des sciences. M. de La Lande a demandé à M. le maire et au bureau de la ville que la rue voisine de l’Observatoire fût appelée rue de Cassini, au lieu de rue Maillet. Le nom de Cassini, depuis quatre générations, illustre ce quartier et le nom est identifié, pour ainsi dire, avec l’astronomie ; aussi cette motion a-t-elle été accueillie, et l’on a placé de suite les nouveaux écriteaux. » — Jean-Dominique Cassini, célèbre astronome, naquit à Périnaldo, dans le comté de Nice, le 8 juin 1625. Il mourut en 1712. — Une décision ministérielle du 26 vendémiaire an XII, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. ; cette largeur a été portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. La maison située sur le côté droit, à l’encoignure de la rue d’Enfer, est alignée. Les constructions situées sur le côté gauche, entre la rue du Faubourg-Saint-Jacques et le carrefour de l’Observatoire sont soumises à un retranchement de 4 m. à 5 m. 70 c. ; le surplus de ce côté devra au contraire avancer sur la voie publique.

Castellane (rue).

Commence à la rue Tronchet ; finit à la rue de l’Arcade, nos 12 et 14. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 136 m. — 1er arrondissement, quartier de la place Vendôme.

Une ordonnance royale du 24 mars 1825 autorisa les sieurs comte de Castellane et Gouin à ouvrir sur leurs terrains une rue de 12 m. de largeur, pour communiquer de la rue de l’Arcade à la rue Tronchet. Cette autorisation fut accordée, à la charge par les propriétaires de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l’éclairage de la nouvelle rue ; de faire concorder les moyens d’écoulement d’eau au-dessus et au-dessous du sol dans ladite rue avec le système général des conduites d’eau souterraines adopté par le préfet du département, et sous la direction des architectes de la ville ; de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris ; et d’établir de chaque côté de ladite rue des trottoirs de 1 m. 50 c. de largeur. Ce percement fut immédiatement tracé. — M. le comte de Castellane était alors colonel des hussards de la garde royale. On ne commença à bâtir des maisons dans cette rue qu’en 1834. Aujourd’hui elle est entièrement bordée de constructions qui sont toutes alignées. — Conduite