Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/110

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vrier 1819, en vertu d’une ordonnance de police du 4 du même mois. Il occupe une superficie de 2,842 m.

Carmes (rue Basse-des-).

Commence à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, no  20 ; finit à la rue des Carmes, no  5. Pas de numéro. Sa longueur est de 70 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Le décret du 30 janvier 1811, que nous avons cité à l’article précédent, ordonna l’ouverture de cette rue. — Elle fut exécutée vers l’année 1818. Sa largeur varie de 11 m. 70 c. à 12 m. Cette voie publique, ayant été bâtie sur l’emplacement du couvent des Carmes, et sur un terrain plus bas que celui des rues où elle aboutit, a reçu pour ces motifs le nom de rue Basse-des-Carmes. — Portion d’égout du côté de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève.

Carmes (rue des).

Commence à la rue des Noyers, no  9 ; finit aux rues des Sept-Voies, no  1, et Saint-Hilaire, no  2. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 215 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Bâtie vers 1250 sur le clos Bruneau, qui faisait partie de la seigneurie de Garlande, dont on a fait Galande, cette voie publique a porté pour cette raison le nom de rue du Clos-Bruneau. Dans les lettres-patentes de Philippe-le-Long, du mois de décembre 1317, et dans le Censier de l’archevêché de 1372, elle est indiquée sous la dénomination de rue Saint-Hilaire, parce qu’elle aboutissait à l’église ainsi appelée. Elle doit son nom actuel aux religieux carmes, qui vinrent s’y établir en 1318 (voir l’article Marché des Carmes). — Une décision ministérielle, à la date du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. — Les propriétés nos 13, 15 et 17 sont à l’alignement. — Portion d’égout du côté de la rue des Noyers.

Dans cette rue était situé le collége de Dace. Fondé en 1275 par un Danois pour les écoliers du royaume de Dace (Danemarck), il fut vendu en 1384 au collége de Laon. En vertu d’un arrêt du 9 août 1386, les carmes en firent l’acquisition pour l’agrandissement de leur couvent.

Au no  6 était situé le collége de Presles. Guy, chanoine de Laon, et Raoul de Presles, secrétaire de Philippe-le-Bel, avait fondé en 1314, dans la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, un collége destiné à recevoir les pauvres écoliers des diocèses de Laon et de Soissons. L’imprévoyance des deux fondateurs, amena en 1323 la division de cet établissement en colléges de Laon et de Presles, ou de Soissons. Ce dernier fut transporté alors dans la rue des Carmes, nommée à cette époque rue Saint-Hilaire. Lors du massacre de la Saint-Barthélemi, le célèbre professeur Pierre Ramus ou la Ramée, protestant, se cacha, pour éviter la mort, dans les caves du collége de Presles. Découvert, il voulut racheter sa vie ; les assassins touchèrent le prix de sa rançon et le poignardèrent ensuite. Son cadavre fut trainé dans la boue par les écoliers, qui lui firent subir toutes sortes d’outrages. Presque tous les historiens accusent Charpentier d’avoir guidé lui-même les assassins pour se venger de Ramus, qui avait voulu l’éloigner du collége de France, comme incapable de professer. Le collége de Presles, qui contenait en superficie 369 m. 327 mil., fut réuni en 1764 à celui de Louis-le-Grand. Devenu propriété nationale, l’ancien établissement fondé par le secrétaire de Philippe-le-Bel fut vendu le 3 thermidor an IV.

Au no  23 était situé le collège des Lombards. Il fut fondé en 1334, par André Chini, Florentin, évêque de Tournay, depuis cardinal, auxquels s’adjoignirent trois autres Italiens. Ce collége s’appelait alors la maison des pauvres Italiens de la charité de la bienheureuse Marie. Les bâtiments tombaient en ruine, lorsque deux prêtres irlandais conçurent le projet de les faire reconstruire en faveur des prêtres et étudiants de leur nation. Dans le testament d’un nommé Patrice Maginn, du 3 juillet 1683, il est dit : « Conjointement avec le sieur Malachie Kelli, j’ai obtenu des lettres-patentes du roi, des mois d’août 1677 et mars 1681, vérifiées en la cour les 9 février 1681 et 19 août 1682, pour rebâtir et rétablir le collège des Lombards, afin d’y donner retraite à ceux de notre pays qui étudieraient en l’Université, et se rendraient capables d’aller porter la foi dans ledit pays etc. » Le collège des Lombards dépend aujourd’hui de la maison dos Irlandais, Anglais et Écossais réunis.

Caron (rue).

Commence à la place du Marché-Sainte-Catherine, nos 9 et 8 ; finit à la rue Jarente, nos 7 et 9. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 15 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

En 1783, le sieur Marchant-Ducolombier, acquéreur des terrains du prieuré royal de la couture Sainte-Catherine, proposa l’ouverture de cette rue, qui fut autorisée par lettres-patentes données à Versailles le 15 février de la même année. Ce percement a été effectué en 1784, sur une largeur de 8 m. C’est à tort que plusieurs auteurs, et notamment La Tynna, ont prétendu que cette rue devait sa dénomination à Caron de Beaumarchais. Le nom qu’elle porte est celui de monsieur Caron, maître-général des bâtiments du roi Louis XVI, ainsi que des ponts-et-chaussées de France. M. Caron avait dressé un plan de construction pour le marché Sainte-Catherine, mais ce projet, dont l’exécution devait entraîner des dépenses trop fortes, ne fut point exécuté. — Par décision ministérielle du 22 juillet 1823, la largeur de la rue Caron a été portée à 10 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 1 m. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).