Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/154

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Collégiale (place de la).

Commence à la rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, nos 13 et 18 ; finit à la rue Pierre-Lombard, nos 13 et 12. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 10. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle portait autrefois le nom de place Saint-Marcel, parce que l’église collégiale de Saint-Marcel y était située. — Une décision ministérielle du 8 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 47 m. Les maisons nos 1, 3, 5 et 9 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau.

Nous ne reproduirons pas ici toutes les opinions de nos écrivains qui semblent, en traçant l’origine de l’église Saint-Marcel, avoir pris à tâche de se contredire. Il est certain cependant que saint Marcellus ou Marcel, évêque de Paris, fut enterré vers l’an 436 dans cet endroit, sur une éminence appelée Mons Cetardus (Mont-Cétard), depuis, par altération, Mouffetard. Le tombeau de l’évêque, bientôt illustré par des miracles, attirait un grand concours de fidèles qui construisirent autour du mausolée, des habitations qui peu à peu formèrent un bourg ou village que Grégoire de Tours appelle vicus Parisiensis civitatis. Sous nos rois de la première race, la tombe de saint Marcel avait disparu et sur son emplacement s’élevait un oratoire dédié au pieux évêque. Vers cette époque le bourg de Mont-Cétard avait change de nom et portait celui de Chambois. La petite rivière de Bièvre le séparait du bourg de Saint-Médard. Ce village de Chambois, dans les siècles suivants, eut sa juridiction particulière et fut même entouré de fossés. Dès le XIe siècle il portait le nom de Saint-Marcel, et s’accrut tellement par la suite qu’il fut considéré comme une ville. Les lettres-patentes de Charles VI, de l’année 1410, le désignent sous ce titre. Le roi, par ces lettres, confirme l’octroi par lui fait aux manants et habitants d’icelle ville de Saint-Marcel, d’un marché chaque semaine et de deux foires par an. Au XVe siècle, la capitale avait déjà absorbe plusieurs villages environnants et atteignait la petite ville de Saint-Marcel. Envahie bientôt par cette marée montante, elle perdit ses privilèges et devint faubourg de Paris. L’église Saint-Marcel avait été détruite par les Normands ; elle fut reconstruite au milieu de XIe siècle ainsi que le prouvent certaines parties de l’édifice, notamment les chapiteaux déposés aujourd’hui dans une des cours du palais des Beaux-Arts. On voyait au milieu de cette église le tombeau de Pierre Lombard, surnommé le maître des sentences. Supprimée en 1790, l’église Saint-Marcel, qui contenait en superficie 590 m. fut abattue vers 1804 et son emplacement vendu le 30 germinal an XIII. La propriété no 5 a été construite en partie sur le terrain occupé par cet édifice. On recueillit lors de la démolition, outre les chapiteaux dont nous avons parlé, un bloc de pierre de Saint-Leu. Une de ses faces présente, en demi-relief grossièrement sculpté, un taureau couché. Suivant la tradition populaire, on avait placé cette pierre en ce lieu comme un monument de la vertu miraculeuse de saint Marcel. Un bœuf échappé des boucheries répandait dans Paris l’effroi et la mort ; les habitants implorèrent l’assistance de saint Marcel. Aussitôt le pieux évêque, revêtu de ses habits pontificaux, se dirige vers l’animal furieux qui soudain s’apaise et se couche aux pieds de saint Marcel.

L’église Saint-Martin était également située sur cette place. Vers 1158, elle avait le titre de chapelle. Elle fut érigée en paroisse vers 1220 et dédiée en 1480. Supprimée en 1790, cette église, qui contenait en superficie 245 m., devint propriété nationale, fut vendue le 8 ventôse an X, et démolie vers 1806. Sur une partie de son emplacement ont été construites les maisons qui portent les nos 4 et 6.

Colombe (rue de la).

Commence au quai Napoléon, nos 19 et 21 ; finit aux rues Chanoinesse, no 23, et des Marmousets, no 2. Un seul numéro impair, qui est 1 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 73 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

En 1223 elle portait déjà ce nom qu’elle doit vraisemblablement à une enseigne. — Une décision ministérielle du 26 prairial an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les constructions situées sur les deux côtés, entre le quai Napoléon et la rue Basse-des-Ursins, et les maisons sur le côté gauche aux angles de cette dernière voie publique et de la rue Chanoinesse, sont alignées. — Conduite d’eau.

Colombier (caserne de la rue du Vieux-).

Située au no 15. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

C’était autrefois le couvent des orphelins de Saint-Sulpice ou de la Mère-de-Dieu. Le sieur Ollier, curé de Saint-Sulpice, fonda en 1648 cet établissement pour les orphelins des deux sexes de la paroisse. Après avoir été placé en plusieurs endroits, ce couvent fut définitivement fixé en 1678 dans la rue du Vieux-Colombier. Les enfants étaient sous la direction de huit sœurs. Cette maison, supprimée en 1790, fut occupée vers 1802 par des sœurs de la Charité. En 1813, ces sœurs ayant été transférées dans la rue du Bac, no 152, les bâtiments ont été convertis en une caserne de Pompiers. La ville de Paris, en vertu d’une ordonnance royale du 5 novembre 1823, a fait l’acquisition des bâtiments de cette caserne, qui appartenaient aux hospices.

Colombier (rue du Vieux-).

Commence à la place Saint-Sulpice ; finit aux rues du Cherche-Midi, no 1, et du Four, no 81. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 36. Sa longueur est de 247 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Elle doit son nom à un colombier que les religieux de Saint-Germain-des-Prés avaient fait bâtir au XVe siècle. On la nommait quelquefois rue de Cassel, parce qu’elle conduisait à l’hôtel de ce nom. En 1453, on lit : rue de