dans la nuit du 22 au 23 septembre 1777, le feu se mit aux baraques. Le lendemain la place était nette.
Quinze années se sont écoulées. Nous sommes sur la place de la Révolution. Le peuple est en train d’abattre la statue du roi bien-aimé. Un des pieds du cheval résiste à la destruction et fait dire à un plaisant : la royauté a encore un pied dans l’étrier. La place a pris un aspect sombre et terrible. Le temps où l’on voyait la foire Saint-Ovide est bien loin : plus de danseurs, plus de pantins, mais une liberté assise appuyée sur une haste antique et le bonnet phrygien sur le front. Devant elle, la guillotine et maitre Sanson, le bourreau, qui exécute cet arrêté de la commune :
« Séance du 23 août 1792. — Le procureur de la commune entendu, le conseil général arrête que la guillotine restera dressée jusqu’à ce qu’il en ait été autrement ordonné, à l’exception néanmoins du coutelas que l’exécuteur des hautes-œuvres sera autorisé d’enlever après chaque exécution. (Registre de la commune, t. 9, p. 350.) »
Que de force, de courage, de beauté, de génie même cette place a dévorés ! L’impulsion était donnée ; on administrait, on tuait avec un ensemble effrayant, et le soir la commune réglait ses comptes avec l’exécuteur. Celui-ci présentait aux magistrats ses états de services. On le payait sur le vu des ordres semblables à celui que nous reproduisons.