Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/199

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l’ancienne Pépinière plusieurs rues, dont une de 30 pieds de large, qui communiquerait de la rue d’Angoulême à la rue Neuve-de-Berri, et serait nommée rue Neuve-de-Poitiers (voyez Berri, rue Neuve-de-). Le prince n’usa pas alors de cette autorisation. En 1793, le fief de la Pépinière ayant été déclaré domaine national, fut vendu les 21 prairial et 17 messidor an IV, à la charge par les acquéreurs de fournir le terrain nécessaire à l’ouverture de la rue autorisée par les lettres-patentes précitées.

Cette nouvelle rue fut approuvée le 6 nivôse an XII par le ministre de l’intérieur Chaptal. Diverses circonstances vinrent mettre obstacle à l’exécution de ce projet qui ne fut repris qu’en 1821. Par une décision ministérielle du 11 mai 1822, la largeur de la rue Neuve-de-Poitiers fut fixée à 13 m. Enfin, une ordonnance royale à la date du 8 janvier 1823 porte ce qui suit : — « Article 1er. L’élargissement de la rue Neuve-de-Poitiers est déclaré d’utilité publique. Art. 2. Cette rue prendra le nom de rue des Écuries-d’Artois, et sa largeur sera fixée à 13 mètres. L’excédant de 10 pieds environ qu’offre cette dernière largeur sur celle fixée par les lettres-patentes du 4 avril 1778, sera pris sur les propriétés qui bordent la rue du côté du midi, à charge par la Ville de payer aux riverains des indemnités, tant pour le terrain que pour le déplacement des murs, qui seront réglées conformément aux lois. » Ces dispositions furent immédiatement exécutées.

Partie comprise entre les rues Neuve-de-Berri et de l’Oratoire. — Elle est indiquée sur le plan de Verniquet et a été formée à la fin du siècle dernier sur des terrains appartenant aux religieux de l’Oratoire. Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de celles qui bordent le côté droit entre les rues Neuve-de-Berri et de l’Oratoire. Ces propriétés sont soumises à un faible retranchement. — Égout et conduite d’eau entre les rues d’Angoulême et Fortin.

Écus (rue des Deux-).

Commence à la rue des Prouvaires, no  19 ; finit aux rues de Grenelle, no  24, et Mercier, no  15. Le dernier impair est 35 le dernier pair, 48. Sa longueur est de 245 m. — Les nos de 1 à 11, 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache ; le surplus dépend du 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Vers l’année 1300, le poète Guillot l’appelle rue des Escus. Au XVe siècle elle portait le nom de Traversaine ou Traversine, et de la rue des Étuves à celle d’Orléans, celui de la Hache ou des Deux-Haches. Quant à la partie qui s’étend de la rue d’Orléans à celle de Grenelle, elle a été ouverte en 1577 sur l’emplacement du monastère des Filles-Pénitentes. Voici la lettre adressée à ce sujet par Catherine de Médicis au prévôt des marchands : « Monsieur le prevost, pour ce que je désire faire fermer la rue qui est près ma petite maison et au mesme instant faire ouvrir celle que j’ay ordonné estre faicte où estoit la porte de l’hostel des Pénitantes, qui passera entre la rue de Grenelles ; j’ai donné charge à Marcel, mon receveur-général, de vous aller trouver et vous bailler la présente que je vous faict à ceste fin en vous priant de ma part comme je fais par ycelle de bailler incontinent la permission nécessaire pour fermer la dicte rue et ouvrir l’austre, et pour que vous entendiez par eun bien au long mon intention la dessus, je ne vous ferez la présente plus longue que pour prier Dieu, monsieur le prevost, vous tenir en sa saincte et digne garde : ce faict à Poictiers le 6je jour de septembre 1577. Signé Catherine. » Conformément aux ordres donnés par la reine-mère, on supprima la partie de la rue des Vieilles-Étuves comprise entre les rues des Deux-Écus et d’Orléans, et l’on prolongea la rue des Deux-Écus jusqu’à celle de Grenelle. — Une décision ministérielle à la date du 9 germinal an XIII, signée Champagny, a fixé la moindre largeur de la rue des Deux-Écus à 9 m. Les propriétés situées sur le côté gauche, entre les rues des Prouvaires et du Four, sont soumises à un retranchement réduit de 2 m. 40 c. Depuis la rue du Four jusqu’à celle des Vieilles-Étuves, retranchement 2 m. à 3 m. 20 c. ; de la rue des Vieilles-Étuves à celle d’Orléans, retranchement 1 m. 50 c. à 2 m. 10 c ; depuis la rue d’Orléans jusqu’à celle de Grenelle, retranchement réduit 1 m. 70 c. ; sur le côté droit, entre les rues du Four et Babille, retranchement 30 c. à l m. 50 c., et de la rue Babille à la rue Mercier, retranchement réduit 1 m. 50 c. — Égout. — Conduite d’eau du côté de la rue de Grenelle. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Église (rue de l’).

Commence à la rue Saint-Dominique, nos 191 et 193 ; finit à l’avenue La Motte-Picquet, no  8. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 431 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Partie comprise entre les rues Saint-Dominique et de Grenelle. — Formée vers 1738, elle reçut d’abord le nom de rue Neuve, puis celui de l’Église, parce qu’elle conduit à l’église Saint-Pierre-Gros-Caillou. — Une décision ministérielle du 15 vendémiaire an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Une partie de la propriété no  1 est alignée, le surplus de ce côté est soumis à un retranchement de 1 m. 10 c. Les constructions du côté opposé devront reculer de 1 m. 20 c. — Partie comprise entre la rue de Grenelle et l’avenue La Motte-Picquet. — Elle a été ouverte sur les terrains appartenant à M. Lutherott. Sa largeur est de 13 m. L’ordonnance royale d’autorisation, rendue le 9 août 1826, a imposé à l’impétrant les conditions suivantes : d’établir de chaque côté de la nouvelle rue des trottoirs en pierre dure dont les dimensions lui seront ultérieurement indiquées ; de pourvoir aux frais de premier établissement du pavage et de l’éclairage, et à ceux que pourront exiger les travaux à faire pour faciliter l’écoulement souterrain des eaux pluviales et