Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/243

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1807-11. Opéra-Comique 334,000. Italiens »»
1812-16. 337,000. »»
1817-21. 323,000. 113,000.
1822-26. 306,000. 120,000.
1827-31. 243,000. 179,000.
1832-36. 215,000. 224,000.
1837-41. 302,000. 315,000.

Le Vaudeville, 193,000 fr. de 1837 à 1840 ; — Variétés, 238,000 fr. ; Ambigu-Comique, 162,000 fr. ; Gaité, 201,000 fr. ; Folies-Dramatiques, 124,000 fr. ; il est question ici de la période quinquennale 1837-41.

Le Gymnase paya aux hospices en 1821, première année de son existence, plus de 68,000 fr., ce fut la plus forte recette de tous les théâtres de Paris. Depuis, ce théâtre a perdu de sa vogue ; sa contribution qui avait été de 274,000 fr. en 1821-25, n’a pas dépassé 216,000 fr. en 1837-41.

Le Palais-Royal est en voie de prospérité ; de 1832 à 1836, il a donné 189,000 fr. ; de 1837 à 1841, 277,000 fr.

La Porte-Saint-Martin est demeurée à 180,000 fr. en 1837-41 ; elle était allée à 226,000 fr. en 1826-30.

Le Cirque-Olympique avait payé 329,000 fr. en 1827-31 ; 160,000 fr. en 1832-36 ; mais il a d’un élan vigoureux remonté à 356,000 fr. pour les cinq années 1837-41.

En 1842 l’impôt en faveur des indigents a présenté les résultats suivants : Académie-Royale-de-Musique, 113,427 fr. 68 c. ; Français, 52,305 fr. 60 c. ; Opéra-Comique, 66,366 fr. 84 c. ; Italiens, 73,370 fr. 22 c. ; Odéon, 16,599 fr. 27 c. ; Gymnase-Dramatique, 44,832 fr. 39 c. ; Vaudeville, 42,141 fr. 19 c. ; Variétés, 41,703 fr. 86 c. ; Palais-Royal, 48,844 fr. 97 c. ; Porte-Saint-Martin, 60,449 fr.30 c. ; Cirque-Olympique (les deux théâtres), 88,743 fr. 55 c. ; Ambigu, 30,885 fr. 86 c. ; Gaîté, 41,185 fr. 19 c. ; et Folies-Dramatiques, 25,796 fr. 36 c.


France (collége de).

Situé dans la place Cambrai, no  1. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

À François Ier, justement honoré du titre de Père des lettres, appartient l’honneur d’avoir fondé ce grand établissement. Il en conçut l’idée dès le commencement de son règne. Son dessein était de placer ce collége à l’hôtel de Nesle et d’y faire bâtir une chapelle qui devait étre desservie par quatre chanoines et quatre chapelains. Guillaume Petit, confesseur du roi, Guillaume Budé et plusieurs autres, appuyèrent fortement ce noble projet. François Ier faisait demander, en 1517, au célèbre Érasme de venir enseigner à Paris. Érasme refusa en proposant Henri Glareau dont il fit l’éloge. Mais la conquête de l’Italie qu’ambitionnait le rival de Charles-Quint, suspendit l’exécution de ce projet dont le roi ne put s’occuper qu’après le traité de Cambrai. Nos historiens varient sur l’époque de la fondation de ce collége : les uns la fixent à l’année 1529, les autres pensent qu’elle eut lieu seulement en 1530. Jaillot concilie ces deux opinions en disant que François Ier manifesta son dessein et sa volonté par ses lettres-patentes du 24 mars 1529, et par la commission du 19 décembre suivant pour le paiement des sommes nécessaires à la construction de ce collége, et qu’il fixa en 1530 le nombre et les honoraires des professeurs qu’il nomma et qu’il institua l’année suivante. Le plan de François Ier pour la formation de cet établissement était empreint d’un caractère grandiose et magnifique. Les sciences et les langues devaient être gratuitement enseignées. Il voulait que la dotation de ce collége fut fixée à 50,000 écus de revenu annuel pour la nourriture de 600 écoliers. Les professeurs, au nombre de douze, devaient avoir par année un traitement de 200 écus d’or, avec un logement dans le collége. François Ier ne put donner à ce projet qu’un commencement d’exécution. La commission suivante fut expédiée le 19 décembre 1539 pour le paiement des sommes nécessaires à la construction du collége royal. « Voulant donner toutes les commodités nécessaires aux lecteurs et aux professeurs pour vaquer à leurs lectures, avons résolu de leur construire en notre logis et place de Nesle à Paris, et autres places qui sont à l’entour, un beau et grand collége de trois langues (hébraïque, grecque et latine) accompagné d’une belle et somptueuse église avec autres édifices dont les dessins ont été faits. Avons commis Audebert Catin pour tenir le compte et faire les paiements de la dépense nécessaire pour les susdits bâtiments, voulant que les dits paiements soient passés et alloués par nos amés et féaux les gens tenant nos comptes. » Le cardinal Duprat fit, dit-on, avorter en partie ce grand dessein, et les professeurs royaux créés par François Ier furent longtemps obligés d’enseigner dans les salles du collége de Cambrai et dans d’autres établissements. Les premiers professeurs furent Pierre Danes, Parisien ; Jacques Tussan ou Toussain, né à Troyes, qui enseignait le grec ; Paul Paradis, dit le Canosse, né à Venise ; Agathio Guidacerio, Espagnol ; François Valable ou Vateblé, de Picardie, ce dernier enseignait la langue hébraïque ; Martin Problation, Espagnol, et Oronce Finé, Dauphinois, qui professaient les mathématiques ; Barthélemy Masson, Allemand, qui donnait des leçons d’éloquence ou de langue latine ; il eut pour adjoint Léger Duchesne, de Rouen ; la médecine fut d’abord enseignée par Vidius, Florentin, auquel succéda Jacques Dubois d’Amiens, ou Silvius. François Ier accorda une distinction honorable aux professeurs qu’il avait institués. Il leur donna, par ses lettres-patentes du mois de mars 1545, la qualité de conseillers du roi et le droit de committimus. Il les fit mettre en outre sur l’État, comme commensaux de sa maison. C’est à ce titre qu’ils prêtaient serment de fidélité entre les mains du grand aumônier. Après la mort du cardinal Barberini, qui remplissait cette place, Louis XIV donna la direction de ce collége au secrétaire d’État qui avait le département de la maison du roi. Les successeurs de François Ier s’imposèrent la glorieuse obligation d’augmenter l’importance du collége royal.