Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/333

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ce nouveau quartier que la jonction de la rue Taitbout à la rue des Trois-Frères ne fût point interceptée, il offre pour satisfaire à cet objet de donner et sacrifier à l’avantage public ; autant qu’à son usage particulier, une partie de terrain dont il reste propriétaire pour former une rue sous la dénomination de rue du Houssay ; nous observant cependant que par la disposition actuelle du local, la dite nouvelle rue ne pourrait arriver en face de la dite rue des Trois-Frères, à moins qu’il ne nous plût en dérogeant au contenu en nos dites lettres-patentes du 25 octobre 1777, à l’égard de son débouché dans la rue Chantereine, ordonner que l’ouverture de la dite rue serait reportée de 30 pieds ou environ du côté du couchant pour arriver en face de la d. nouvelle rue du Houssay, etc… Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : il sera ouvert aux frais du sieur de la Boulaye, et sur le terrain qui lui appartient au faubourg Montmartre, entre les rues de Provence et Chanteroine, une nouvelle rue nommée rue du Houssay, laquelle aura 30 pieds de largeur, et sera dirigée pour avoir son ouverture sur la d. rue de Provence, en face de la rue Taitbout, et son débouché sur la d. rue Chantereine à 30 pieds ou environ du côté du couchant de la rue des Trois-Frères, etc… Donné à Versailles, le 17e jour de février, l’an de grâce 1781 et de notre règne le 7e. Signé Louis. » Ces lettres patentes registrées au parlement le 27 mars suivant, reçurent leur exécution au mois de mai de la même année. — Une ordonnance royale en date du 16 avril 1831, a maintenu la largeur primitive de cette rue qui doit son nom à l’un des membres de la famille Lepeletier du Houssay. — Égout dans toute l’étendue. — Conduite d’eau depuis la rue de Provence jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Huchette (rue de la).

Commence aux place et rue du Petit-Pont, nos 6 et 10 ; finit à la place du Pont-Saint-Michel, no  45, et à la rue de la Vieille-Bouclerie, no  1. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 150 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Elle faisait anciennement partie du territoire de Laas appartenant à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Vers 1179, l’abbé Hugues aliéna la plus grande partie de ce territoire à la charge d’y bâtir. Un chemin fut tracé vers 1185 ; il était déjà bordé de constructions vers 1210, on le désignait à cette époque sous le nom de rue de Laas. En 1284, c’était la rue de la Huchette ; elle devait cette dénomination à l’enseigne d’une maison appartenant au chapitre de Notre-Dame. Au commencement du XVIIe siècle on la nommait quelquefois rue des Rôtisseurs, en raison du grand nombre de rôtisseurs qui étaient venus l’habiter. — Sauval nous rapporte que le père Bonaventure Calatagirone, général des cordeliers, l’un des négociateurs de la paix de Vervins, avait été si frappé de la rôtisserie de la rue de la Huchette, qu’à son retour en Italie, c’était la seule merveille de Paris qu’il se plût à rappeler : « Veramente, disait-il, queste rotisserie sono cosa stupenda. » Il paraît que les pensées du bon père s’appliquaient admirablement au solide. — « Les Turcs (dit le spirituel auteur du Tableau de Paris), qui vinrent à la suite du dernier ambassadeur Ottoman, ne trouvèrent rien de plus agréable à Paris que la rue de la Huchette, en raison des boutiques de rôtisseurs et de la fumée succulente qui s’en exhale. On dit que les Limousins y viennent manger leur pain à l’odeur du rôt. À toute heure du jour on y trouve des volailles cuites, les broches ne désemparent point le foyer le plus ardent ; un tournebroche éternel qui ressemble à la roue d’Ixion, entretient la torréfaction. La fournaise des cheminées ne s’éteint que pendant le carême ; si le feu prenait dans cette rue dangereuse par la construction de ses antiques maisons, l’incendie serait inextinguible. »

Une décision ministérielle du 29 nivôse an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de la rue de la Huchette à 8 m. Les maisons nos 1 11, 13, l’encoignure droite de la rue Zacharie, 25, 27, 29, 31, 33, 35, 37 ; 4, 40, et celle qui forme l’encoignure de la place Saint-Michel, ne sont pas soumises à retranchement ; celles nos 15 et 17 ne devront éprouver qu’un léger redressement. — Conduite d’eau depuis la rue du Petit-Pont jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Hugues (rue Saint-).

Commence à la rue Bailly, nos 6 et 8 ; finit à la rue Royale, nos 7 et 9. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 28 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Formée vers 1780 sur les terrains dépendant du prieuré Saint-Martin-des-Champs, cette rue doit son nom à Saint-Hugues de Cluny, né en 1024, mort en 1109. Saint-Hugues fut chargé en 1079 de substituer aux religieux qui se trouvaient alors dans l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs, les moines de l’ordre de Cluny (voyez Martin, place de l’ancien marché Saint-). — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette largeur est portée à 12 m., en vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829. Les maisons du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement de 3 m. 45 c. ; celles du côté opposé, de 2 m. 80 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Hulot (passage).

Commence à la rue de Montpensier-Palais-Royal, no  27 ; finit à la rue de Richelieu, no  34. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ce passage, ouvert en 1787, doit sa dénomination actuelle à M. Hulot. L’inscription suivante a été placée en 1843, sur la façade de la propriété rue de Richelieu, no  34 :

« Molière est mort dans cette maison le 17 février