Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/409

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la figure de la Charité offrent de grandes beautés. On pénètre dans l’église par une porte ouverte sous le fronton méridional. Cette porte a 10 m. 430 mil. d’élévation, sur 5 m. 40 mil. de largeur ; elle est en bronze fondu ciselé, et présente sur ses quatre compartiments des scènes tirées des commandements de Dieu. Cet ouvrage remarquable est de M. Triquetti.

L’intérieur de l’église présente cinq travées, qui toutes, à l’exception de la première, sont surmontées de coupoles entièrement dorées. Les revêtements des murs sont en marbre. Les colonnes qui soutiennent la galerie des tribunes, celles des petites chapelles, sont d’ordre ionique et également revêtues de marbre et d’or. La peinture concourt pour une large part à la décoration intérieure de l’église, mais les travaux confiés à plusieurs artistes manquent d’harmonie. M. Ziegler a peint, sur les murs de l’abside, l’histoire du Christianisme. Six grands tableaux complètent la décoration intérieure de l’église. Parmi ces compositions on remarque la Madeleine dans le désert de M. Abel de Pujol ; la Madeleine aux pieds du Christ de M. Couder, et la mort de la Madeleine de M. Signol.

Une place importante a été réservée aussi à la sculpture dans l’intérieur de l’édifice : au premier rang figurent les magnifiques bénitiers de M. Antonin Moine. Le ravissement de la Madeleine occupe l’autel principal. La chapelle des mariages renferme un groupe en marbre blanc représentant le mariage de la Vierge ; ce travail est de M. Pradier. La chapelle des fonts baptismaux est également ornée d’un groupe en marbre blanc représentant le baptême de Jésus-Christ, dû au ciseau de M. Rude.

Les sculptures des trois chapelles de la travée de de droite, sont : sainte Amélie, par M. Bra ; la Sainte-Vierge, par M. Seurre ; sainte Clotilde, par M. Barrye. Celles de la travée de gauche, sont : saint Vincent-de-Paul, par M. Raggi ; le Christ, par M. Duret, et saint Augustin, par M. Etex.

Telles sont les principales compositions qui décorent l’intérieur de cet édifice ; malgré toutes ses richesses de marbre et d’or, la volonté humaine devait être impuissante à faire du Temple de la Gloire, une église qui fût en harmonie avec notre ciel, avec notre religion ; une église enfin devant laquelle l’artiste s’arrête pour admirer, et le chrétien pour penser à Dieu.

Madeleine (marché de la).

Situé place de la Madeleine, no  17. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Ce marché, construit en 1835 sur les terrains appartenant à la société Chabert, occupe une superficie de 4,130 m. On y vend des comestibles.

Madeleine (passage de la).

Commence à la place du même nom, nos 7 et 9 ; finit à la rue de l’Arcade, nos 4 et 4 bis. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Formé en 1815, ce passage était alors étroit et sombre. Il a été élargi depuis quelques années, et doit son nom à l’église de la Madeleine. Ce passage n’est point fermé.

Madeleine (place de la).

Située à l’extrémité du boulevart du même nom. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 28. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Elle a été formée sur une partie de l’emplacement du prieuré de Notre-Dame-de-Grâce, dit de la Ville-l’Évêque. Ce prieuré, fondé le 12 avril 1613, par deux sœurs, Catherine et Marguerite d’Orléans-Longueville, suivait la règle de saint Benoît. Les religieuses portaient le nom de Bénédictines de la Ville-l’Évêque. Supprimé en 1790, ce prieuré devint propriété nationale. Les bâtiments furent vendus le 18 floréal an VI. Nous donnons ici un extrait de la clause imposée aux acquéreurs : « Les acquéreurs ou ayant-droits seront expressément tenus, ainsi que lesdits acquéreurs l’ont proposé et consenti, de fournir au gouvernement, à la première réquisition qui leur en sera faite et au même prix de leur acquisition, tout le terrain bâti et non bâti qui sera jugé nécessaire, tant pour l’exécution et l’accomplissement des projets d’embellissements de Paris que pour la place nouvelle que pourra nécessiter le monument de la ci-devant église de la Madeleine, dont les constructions sont restées suspendues. » — « Au palais impérial de Saint-Cloud, le 10 septembre 1808. — Napoléon, empereur, etc… Sur le rapport de notre ministre de l’intérieur, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. Il sera formé une place autour du Temple de la Gloire à ériger dans l’emplacement de l’église de la Madeleine à Paris et dont le plan a été par nous arrêté. — Art. 2. Les côtés de la place seront parallèles à ceux du temple, et en seront distants d’une fois sa largeur, prise du dehors de ses péristyles, le fond en sera distant d’une fois et demie cette largeur. — Art. 3. Il sera ouvert au fond de la place, jusqu’à la rue Neuve-des-Mathurins, et dans le prolongement de l’axe du temple de la Gloire, une rue égale en largeur à la rue de la Concorde. — Art. 4. Il sera établi un boulevart se dirigeant vers Monceaux, à angle correspondant au boulevart actuel dit de la Madeleine. — Art. 5. Il sera statué ultérieurement sur la forme à donner à la place, vis-à-vis la face méridionale du temple. — Art. 6. Les façades à construire sur cette place seront assujetties à la décoration qui sera adoptée par notre ministre de l’intérieur, etc… » Ce décret ne fut point exécuté.

Une ordonnance royale du 2 juin 1824 porte : « Article 1er. Sont approuvés les alignements tracés par des lignes noires sur le plan ci-joint, et dont les dispositions consistent : 1o à former autour du