Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/415

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En 1297, d’autres religieux, autorisés par un autre pape, remplacèrent les Serfs de la Vierge-Marie ; ils se nommaient Guillemites. Le peuple, sans avoir égard à ce changement, les appela comme leurs prédécesseurs les Blancs-Manteaux. En 1618, les Guillemites furent réformés et réunis aux Bénédictins, suivant la réforme de saint Vannes de Verdun. On lit dans l’ouvrage intitulé : Gallia Christiana, que la première église des Blancs-Manteaux fut dédiée le 30 novembre 1397. Cette église s’élevait alors le long de la rue des Blancs-Manteaux, et touchait presqu’à la porte Barbette. L’église et le monastère furent reconstruits en 1685 ; la première pierre en fut posée par le chancelier Le Tellier, et par Élisabeth Turpin sa femme. La maison des Blancs-Manteaux servit de retraite à plusieurs bénédictins estimés par leurs vertus et leur érudition. C’est là que furent composés les ouvrages ayant pour titres l’Art de vérifier les Dates, la nouvelle Diplomatique, et la Collection des Historiens de France. Ce monastère, supprimé en 1790, devint propriété nationale et fut aliéné les 12 vendémiaire et 8 prairial an V ; l’église fut également comprise dans la vente. Rachetée par la ville le 2 novembre 1807, elle a été érigée en succursale de la paroisse Saint-Merri, sous le titre de Notre-Dame des Blancs-Manteaux.

Manteaux (marché des Blancs-).

Situé dans la rue Vieille-du-Temple. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Ce marché a été construit sur l’emplacement de la communauté des Hospitalières de Sainte-Anastase ou de Saint-Gervais dont nous rappelons l’origine. En 1171, un maçon, nommé Garin, et Harcher son gendre, donnèrent une maison qu’ils possédaient au parvis Saint-Gervais, pour loger et soigner les pauvres passants. Cette pieuse fondation fut favorisée par Robert, comte de Dreux. Une bulle du pape Nicolas IV, du 10 septembre 1190, plaça cet hôpital sous la protection du Saint-Siège. L’administration fut confiée à un maître ou procureur. Au milieu du XIVe siècle, Foulques de Chanac, évêque de Paris, introduisit dans cette maison quatre religieuses avec un maître et un procureur. En 1608, le cardinal de Gondy supprima ces deux derniers pour le mauvais gouvernement et consommation des biens qu’ils faisoient, et se réserva le droit de commettre quelqu’un pour recevoir les vœux des religieuses et les comptes qu’elles devoient rendre de leur gestion. Ces religieuses, qui suivaient la règle de saint Augustin, achetèrent le 7 juillet 1655, moyennant 135,000 livres, l’hôtel d’O, situé dans la rue Vieille-du-Temple, entre celles des Rosiers et des Francs-Bourgeois. Leur communauté fut supprimée par une loi du 18 ventôse an III.

« Au palais de Trianon, le 21 mars 1813. — Napoléon, etc. ; nous avons décrété et décrétons… : Article 2e. Le marché qui, aux termes de notre décret du 30 janvier 1811, devait être construit sur la place Saint-Jean, sera transféré dans l’emplacement de l’ancien hospice Saint-Gervais, situé rue Vieille-du-Temple, en face de celle des Blancs-Manteaux. Cet emplacement, qui appartient aux hospices, sera acquis par notre bonne ville de Paris, etc. » — En conformité de ce décret et par acte administratif du 19 mai 1813, cet emplacement a été acheté par la ville moyennant 120,000 fr. La première pierre fut posée par le ministre de l’intérieur le 15 août suivant. M. Labarre, chargé dans l’origine de diriger les travaux, fut remplacé par M. Delespine, qui commença et termina ce marché. L’inauguration eut lieu le 24 août 1819, en vertu d’une ordonnance de police du 19 du même mois. Ce marché, construit en pierres de taille, et entièrement couvert, est composé de trois nefs ; celle du milieu ayant une fois plus de largeur que les deux autres. Il contient huit rangs de places d’environ 2 m. en carré, desservis par quatre passages longitudinaux et un transversal de 2 m. de largeur, le tout composant 154 places. La disposition de la couverture, dont la partie centrale n’ayant pas été plus élevée que la partie portant sur les murs, a sans doute été la cause des avaries qui se sont manifestées dans la charpente. En 1840, elle a été remplacée par une couverture en fer qui a coûté 82,586 fr. 54 c. On a exécuté en même temps des travaux de dallage dont la dépense s’est élevée à 38,270 fr. 28 c. Ce marché occupe une superficie de 1,247 m. — Pour faciliter les abords de cet établissement, le ministre de l’intérieur avait, le 23 juillet 1817, prescrit la formation de trois nouvelles rues ; savoir : une de 10 m. de largeur, pour communiquer de la rue des Rosiers à celle des Francs-Bourgeois, et les deux autres de chacune 7 m. destinées à longer les façades latérales du marché. Ce plan fut immédiatement exécuté. La première de ces nouvelles voies publiques a reçu le nom de rue des Hospitalières-Saint-Gervais ; les deux autres ne sont point encore dénommées.

La boucherie, qui est séparée du marché par la rue des Hospitalières-Saint-Gervais, est construite en pierres de taille. Elle contient quatorze boutiques. Sa superficie est de 434 m. Le bâtiment est isolé par deux passages latéraux, ayant chacun 6 m. 50 c., moindre largeur, et au fond par une place dont la longueur est de 25 m. 40 c., et la moindre largeur de 22 m. Cette halle a été inaugurée le 5 juin 1823.

Manteaux (rue des Blancs-).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, nos 53 et 55 ; finit à la rue Sainte-Avoie, nos 20 et 22. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 330 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Au XIIIe siècle, elle était connue sous les noms de rue de la Parcheminerie et de la Petite-Parcheminerie. On la désignait sous ces dénominations dès l’année 1268 (Archives du Temple). En 1289, elle prit le nom de rue des Blancs-Manteaux. — Une décision