Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/503

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


51 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine. « 19 août 1672. — Arrêt du conseil. — Le roy estant en son conseil, s’estant faict représenter le plan arresté entre les prévost des marchands et eschevins de sa bonne ville de Paris, et le sieur président de Alesmes, scindicq apostolique et protecteur général des Cordeliers de France, et en particulier, du grand couvent de la d. ville, pour la construction d’une place de 9 thoises de large, au-devant du grand portail de leur église, sur 18 thoises de long, et d’une rue de 6 thoises de large, qui traversera la d. place jusques à la rue des Fossés, vis-à-vis l’hostel de Condé, etc… Sa majesté estant en son conseil a ordonné et ordonne que le d. plan sera exécuté selon sa forme et teneur, etc… » — La rue qui nous occupé fut ouverte peu de temps après sur une largeur de 11 m. 80 c., et la dénomination qu’elle reçut alors rappelle la maison religieuse des Cordeliers, dite le grand couvent de l’Observance. Un arrêté de la Commune, du 25 juillet 1793, donna à cette voie publique le nom de place de l’Ami-du-Peuple. En l’an IV, elle fut appelée place de l’École-de-Santé, et quelque temps après, elle reprit sa dénomination primitive. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an IX, signée Chaptal, a maintenu la largeur de 11 m. 80 c. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Égout.

Observatoire (l’).

Situé à l’extrémité de l’avenue du même nom. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Lorsqu’il plait à Dieu de donner à un souverain la puissance et le génie, il dépose abondamment autour du prince les germes de tous les genres de supériorité, et lui transmet le pouvoir de leur fécondation. Aucune époque de notre histoire n’est comparable au siècle de Louis XIV. Nous avons analysé un à un, dans le cours de cet ouvrage, tous les établissements créés sous ce règne, pour favoriser le développement des sciences et des arts. On sentit également, à cette époque, la nécessité de construire un Observatoire pour l’astronomie. Le ministre Colbert chargea Claude Perrault de fournir les dessins de cet édifice qui, commencé en 1667, fut terminé en 1672. Jean-Dominique Cassini, célèbre astronome que Colbert avait mandé d’Italie pour diriger les travaux, ne put arriver à Paris qu’au moment où les constructions de cet édifice étaient presqu’achevées. Cassini trouva les dispositions peu convenables aux observations astronomiques, et demanda plusieurs changements. Les modifications réclamées par Cassini ne furent pas du goût de Claude Perrault, qui persista dans ses idées. L’édifice terminé, Cassini fut obligé de faire construire sur la terrasse supérieure une petite tourelle qui servit longtemps aux observations.

L’Observatoire a la forme d’un rectangle dont les quatre façades correspondent aux points cardinaux du monde. Aux deux angles de la façade méridionale sont deux tours ou pavillons octogones. Une troisième tour carrée occupe le milieu de la façade du nord où se trouve l’entrée. La ligne de sa face méridionale se confond avec la latitude de Paris. La méridienne est tracée dans la grande salle du second étage. Elle divise cet édifice en deux parties ; et, se prolongeant au sud et au nord, s’étend d’un côté jusqu’à Collioure, et de l’autre jusqu’à Dunkerque. Ces deux lignes, qui se coupent au centre de la façade, ont servi de bases aux nombreux triangles d’après lesquels on a levé la carte générale de France, appelée Carte de Cassini ou de l’Observatoire. Les planchers et les escaliers sont voûtés. La hauteur de la plate-forme, au-dessus du pavé, est de 27 m. Malgré tout le luxe extérieur de cet édifice, il ne s’y trouvait pas un seul endroit convenable où l’on pût faire, avec exactitude, une série d’observations. Cet état de dénûment a cessé, l’intérieur de l’Observatoire est devenu habitable. Sur la plate forme ont été construits des cabinets qui servent aux observations et à conserver les instruments. Au second étage se trouve la grande salle qui contient des globes, des instruments de physique, et la statue en marbre du célèbre Cassini, mort en 1712. La ligne méridienne est tracée sur le pavé de cette salle. Sur le comble de l’édifice, recouvert d’épaisses dalles en pierre, a été élevée, vers 1810, un bâtiment carré flanqué de deux tourelles. Dans une de ces tourelles, on a établi une lunette achromatique, dont le pivot est incliné comme l’axe de la terre. Cette lunette sert à observer et à décrire la marche des comètes. Un aéromètre sert à constater la puissance des vents, sur un cadran placé sous la voûte de la salle du nord. Une cave de jauge indique la mesure d’eau pluviale dans un temps déterminé. Le bâtiment contigu, construit à l’est de l’édifice principal, est sans contredit le plus utile ; on y fait presque toutes les observations astronomiques et météorologiques. On y voit, entre autres instruments, la lunette méridienne de Gambey et le cercle mural de Frontin. La construction de ce bâtiment date de 1834. L’Observatoire possède une bibliothèque précieuse en livres d’astronomie. Pendant les années 1811 et 1813, on a démoli les constructions et les clôtures qui masquaient une partie de l’édifice. L’Observatoire et le palais du Luxembourg correspondent aujourd’hui par une magnifique avenue, qui donne à cette partie de la capitale un caractère grandiose. — Le bureau des longitudes tient ses séances dans le bâtiment de l’Observatoire, qui est ouvert au public tous les jours non fériés, de neuf à quatre heures.

Observatoire (avenue de l’).

Commence au boulevart du Mont-Parnasse ; finit à la grille de l’Observatoire. Pas de numéro. Sa longueur est de 272 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Une loi du 27 germinal an VI, relative à l’emploi des terrains formant l’enclos des ci-devant Chartreux, et que nous avons citée à la rue de l’Est, porte :